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quels se glissent l’homme ou les animaux.

La muce est aussi la soue aux oies ou aux canards.

I m’eust bien piumé, si m’eust attrapé à la muce. (Jsan Rousson, Dialogue des trois vignerons, p. 354, éd. 1629.)

II y a du pat d la muceon mènes , proverbe tiré de la chasse du lièvre, et qui veut dire qu’on a des indices de ce que Ton cherche* Faire une chose à la muce, c’est la faire comme à la dérobée, comme si l'on avait honte, comme si l’on avait envie de cacher de la lésinerie par de l’ostentation, etc. {Vocab. du Haut- Maine.)

Noms de lieux, la Musse, les Musses (Morvan).

MUCEEMENT, Voir MUCIBKMSNT.

MUCEL, s. m., muscle :

Musculus, muceL (J.de Gah lande, G/om., m s. Bruges 536, Scheler, Lex., p. 40.)

MUGEMAILLE (à), loc. adv M en cachette :

Je ne dy pas pour ce que tu ne puisses bien recevoir le saint sacrement aucunes- fois et souvent en ta chapelle royale, voire en publique, du prélat, du prestre ou de ton confesseur, et non pas a mucemaille, comme font ceulx qui sur l’espèce d*une honte ou d’une devocion, Dieu veulle bu’elle soit bien ordenee, a Pasques reçoivent le saint sacrement secrètement en une chapelle. (Maiz., Songeduviel pel.. III, 61, Ars. 2683.)

MUCEMENT, s, m., action de cacher ;

Mucement, occultacio. (Gloss. gallMaU, Richel. 1. 7684.)

Du mucement du visaige du père par •U’xxxv. ans. {Miroir historial, Maz. 557, f* 222 r*.)

MUCETE, mucette, mussette, musceste, muchelte, s. f., dim. de muce, cachette :

Ele Tint f niant droit a moi ; Si entrât dedenz sa mweeste* (Goill. db Bepjb tille. Vie de saint Gile, 2002, A. T.) Et lors seront manifestées les angles et muceltes des ténèbres. {Intern. Consol., IT, xxxxiii, Bibl. elz.) Tu quiers les angles et les mucettes om- brageuses. (G. Chastell., Chron. des D. de Bourg., III, 54, Buchon.) "ïssireutFloquet et les autres gens d’armes de leurs muceltes et cri an 8 a haulte voix alarme. {Mer des Cron,, î° 171 v°, éd. 1532.)

— En mucete, a mucetes, en cachette :

De laquelle franchise il n’oserait partir, ne ose, si non que a muce tes il s’en alast hors de notre royaume. (Nov« 1418, Pièces relat. au règne de Ch. VI, t. II, p. 171, Douët d’Arcq.)

Je me départi en muchettes. (Evang. des Quen., p. 69, Bibl. elz.)

Si te pries que repostement et a muceltes Toccies d’une flesche. (G. MANSIOX, Bibl. des PoeU de metam., f° 138 ▼•, éd. 1493.) Il se venge en mussette et occultement. {La Thoison d’or, l ir vol., f fl 11 v».)

Besain et Flandre fr. f muchette, cachette.

muce ten pot, muche ten pot (fi), locut. adv., en cachette ; sans déclaration préalable :

Il y Tont a muche ten pot, De penr qu’i n’y ayt trop grand presse. {Farce des povres deables, p, 16, ap. Ler. de Lincy et Michel, Farces, moral., et sernt. joy., t. I.)

H.-Norm., pays de Bray, d muche tan pot, en cachette.

muceure, - cheure, s. f., cachette :

Du sorplus qui li reroenoit As povres Dieu le departoit, Ne fait trésor ne mucheure. {Vie des Saints, ap. Doc, Mutsia.) muche, voir Mucb.

MUCHEEMENT, VOÎr MUCIEEMKNT.

MUCHEMMENT, VOlr MUÇAMMENT.

MUCHE TEN POT, VOir MUCE TEN POT.

MUGHETTE, VOlr MtTCKTE.

MUCHEURE, VOir MUGEUKE.

MUCHIER, VOÎr MCCIER,

MUCHOIR, VOÎr MdÇOIR.

MUCHOTE, VOÎr MUÇOTE.

mucieement, muceement, mucheement, musciement, muciement, musseement, adv., en cachette, secrètement :

Aucunestoiz l’evesque doit au pueple monstrer ses mains nuement, et a la foiz a Dieu mucieement. (G. Durant, Ration., Ri- chel. 437, f* 81 b .) Les autres (ÎDjures) sont faictes par astuce, c’est assavoir occultement, mus- ciement et malicieusement. (Oresme, Poli’ tiq.,i* 144°, éd. 1489.) Usent de délectations corporelles en privé, celeement et muciement, (Id,. ib,, f«>57 c .) Et convient mesmement que ce qui est f>etit que il ne soit trespassé, cassé ou en- raint, car par ce entre la prevaricacion et transgression muciement et sans apparce- vance. (Id., ib., f° 183 d .) Et se rapportez y estoient, si estoit ce mucheement, et t élément que lesdiz jurez ne autre n’en povoient avoir cognoissance. (1382, Ord., VI, 660.) On imposoit au suppliant qu’il avoit fait et forgié monnoie muceement et en repost. (1410, Arch. JJ 163, pièce 29.) Tout musseement et embrunché de sa cornette vint au lougis du suppliant. (31 août 1459, Chartrier de Thouars, p. 207.) Monta muceement sur une nef. (Boc- cace, Nobles malheureux, IV, 4, éd. 1515.) MUCIEMENT, VOir MUCIEEMENT. . mugier, mueyer, mussier, mucer, muscier t mu$ier, muscher, muchier, mucher, munsser, mouchier, verbe.

— Act., cacher, soustraire aux regards, à la connaissance :

Tu muças ta face, e jeo sui faiz contur- bez. (Liv. des Ps. t Cambridge, xxix, 8, Michel.) Suz les obapeg aiez muscees Les espees e les co ignées E les cuteaus Ions, granz, d’acer. (Bbh., D. de Nortn,, I, 1653, Michel. ) Vint i U abbes, cui Diex part d’aaconbrier, Qui fUt la dame en son dortoir mucier. (H. de Cambrai, 7399, A. T.) Dune commanda as moines k’ilpreaissent le cors E le musûhassent si nel veist aeîrs De sors. (Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13313, f° 95 v°.) Hé 1 loialteis, ou estes vos musie ? (Aubertin des Arehois, Chant., ms. Berne 389, f° 82 v°.) Par ceo que jeo ne voil muscitr Le besant Den ne acorcier, Mes mètre a creis e a nsure, Dirrai tant corn leisir me dure. (Besanl de Dieu, i, Mai tin.) Cil que musce les furmens ert esco- menges es gens. {Bible, Prov., cb. ir, v. 26, Richel. l.) Lors se teut sans plus riens dire, mais sur le lit recheut adens, en musant le visage et en plorant de plus belle. {Troilus, Nouv. fr. du xiv« s., p. 139, Bibl. elz.) Et estoit saint par dessus et portoit ung bourdon en sa main, et son visaige muns- soit deesoubz son chapperon, affin qu’il ne peult estre congneu. {Le Livr. deBaudoyn, Ctede Flandr., p. 48, Serrure et Voisin.) Pour faire treus es masieres contre le dite gayole pour muchier les oyseles. (1344, Trav. aux chat. dArt., Arch. KK 393, î° 98.) (Sont) en diverses bois et autres lieux en icelles parties muscies et logges. (StaU de Henri V, an n, impr. goth., Bibl, Louvre.) S’il y a en soy quelque chose digne de louenge, elle les cache et muce humble- ment. {Intern. Consol, II, uni, Bibl. elz.) Et fut mueyet trois ou quatre jourB en aulcuns roseaux auprès de la Thamise. (J. Molinet, Chron., ch. cccjy, Buchon.) Se paravant Teusist volu mucher, il eu- sist gagné cinquante livres de gros. (Id., ib., ch. clxxvii.) Lict dont la riche couverture Résiste contre la froidure Et musse les corporelz membres. (G. Corrosm, les Blasons domest., Blas. da Lict, Poés. fr. des xv 6 et xti - s., VI, 3460 Venez ça, je tous mucher ay. (Farce de Frère Guillebert, Ane. Th. fr., I, 315.) Musser et enterrer son argent. (G. Bou- chet, Serees, III, 119, Roybet.) — Réfl., se cacher : E enz la cave se muscerent. (Chardry, Set dormons, 492, Koch.) Par la pour d’ices si nus fus mes musceanx Edz nn gnardin eipes, bien fuillus e ambranx. (Horn, 393, Michel.) Et se mucha le mieulx qu’il peut des- soubz les feulles des arbres, (J. d’Abras, Melus., p. 16, Bibl. eU.) Et qui cheval ne pot avoir> si se repust et mucha au mieux qu’il peult. (Froiss., Chron,, II, 395, Luce, ms. Amiens.)

Il vous fault mueyer quelque part céans. (Louis XI, Nouv., lxxxviu, Jacob.)

Qui vous allez mucer Et couchier avec toz gel innés. (Deb. de la Dam. et de la Bourg., Poés. fr. des xv» et *n 9 «,,V, 28.)

Muchex vous tost en quelque lieu ! (Farce de Frère Guillrtert, Abc. Th. fr M I, 315 )