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MUA MUC MUC

Considérant la muablelé et desloyauté des Genevois. (Monstrelet, Chron., I, 57, Soc.de TH.de Fr.) En quoy manifestement apparut la mwabletè de fortune. (Le Baud. Hist. de Bret.. ch. xxilt, éd. 1638.) Soudaine muabletê. {Enseignent, de ta duchesse Anne, p. 33, Chazaud.)

MUACLE, adj., muet :

Es ta or devenu muacle Kn ce transitoire habitacle? (ïioecede Consolation, Àrs. 2670, f°16 r°.)

MUACLEMENT, adv., comme un muet :

De chacan miex prisiez serei Se vous déportez genteraeol, Qa’a vivre si muaclement. (La vie Mont. S. Fiacre, Jab., Mysi., I, 310.)

1.MUAGE, s. m., droit de mutation : Appartiendront ausdits religieux les hommages, investions, ventes, surventes, muages, reconnaissances, saisines de toutes et chascunes les possessions. (Ch. de 1352, ap. Bue, Muta,)

— Action de muer : Ceux qui ont voulu dire que la penne sore surpasse en bonté le muage, ont grandement failli; car les oyseaux muez en main d’honme sont beaucoup plus excellens et a priser que les sors, (Desparron, Fauconn., 11,34.)

2. MUAGE, voir M0IÀ0B*

MUAfeER, VOir MUIAGIER.

MUAILLE, s. f., change de monnaie :

Argent et or se porte a la muaille : Les escuz sont descendus, abaissez. (Grihgore, Jeu du Prince des Sois, Moralité*, I, 245, Bibl. eh.)

MUAISON, voir Moison,

MUANCE ,muancke, meuanche ,mutoanche, s. f., changement, variation, vicissitude ;

Bien aperçoit, et voir* li sanle, Par les muances des colors, Car ce sont accident d’amors. (Chrest., Cligel, Richel. 37ÎJ, f° 2709.)

La muance del rossignol. (Titre d’un poème de Chrestien de Troyes.)

Tôt dîaus ensanle timlet de sint meuanche. (Trad. du Test, conjonct. de Renaud, de 1133, Tailliar, Rec. d’actes des xn" et xiii* s. en lang. walL, p. 3.) Lat., timentes sanctam mntationem.

Car honneurs ne sont pas muance, Ains sont signes et demonslrance. (Rose, 6563, Lant. de Dameray.)

Tant est de diverse muance Que nnl n’y doit avoir fiance. (»m 10289.)

La mains Dieu fiât chele muanche. (Mir. de S. Elût, p. 81, Peigné,)

La muance des temps. (Cons, de Boece, ms. Montp. H 43, f° ll b .)

Moult soubtire Fu l’ordenance et les muances De ces estranges influences. (Cr. de Pisan, Liv. duchem. de long estude, 2200, Pûschel.)

Soixante sols poyables a muance de seigneur et de homme. (1404, Aveu, Grand Gauthier, f°8r°, Arch. Vienne.)


A chaque feste de Pâques et muance d’homme. (1412, Aveu, Poitiers, Fonte- neau,I, 131, Bibl. Poitiers.) Qui en Franche ot rengneit .xn. ans en gratit [muwanche. (Jkh. dis Prbis, Gesle de Liège, 9045, Scheler, Gloss. philol.) J’enteodz de bref faire muance De la foy que mon père tient. (Act. des Aposl., vol. II, f° 1l4 b , éd. 1537.) Le vassal ou roturier est tenu a muance de seigneur bailler par écrit ou déclarer a son seigneur les héritages qu’il tient de lui. (Coût, de Poitou, art. 106, éd. 1499.) Parquoy il appert que les derrenieres choses de Eumenes et d’autres plusieurs nobles sont contraires aux premières se- lon la muance des coustumes de fortune, (Boccace, Nobles malh. 3 IV, xï, f 4 94 v°, éd. I51B.) Il (ce monde) a eu ses aage s, muances et périodes. (Phiuppes de Morkay, Vérité de larelig. chrest., p. 101, éd. 1583.) Toutes choses sont en fluxion, muance et variation perpétuelle. (MONT., Ess-, 1. II, ch. xii, p, 398, éd. 1595.)

— Inconstance, mobilité :

De jour en jour ta çongnois sa muance. (Contredictx de Songecreux, f° 162 r°, éd. 1530.)

— Terme de musique, variation:

Du grand coroeur les plus petis Novices et bons apprentiz Te monslreroyent que tu t’avances De corner en lourdes muances, Et que ne tiens bonne mesure, Qoi rend ta chanson laide et dure, (Resp. à l’Abbé des Canard*, à la suite des CEuv. de CL M&roi, t. VI, p. 225, éd. 1731.) Laquelle musique entendue par le navré, il commence a baller, faisant diverses muances. (Paré, (Muv., Introd., c. xxiv, Malgaigne.)

— Muance de terre, tremblement de terre :

En cestuy Fin, par muance de terre ou par quelque autre chose le marché s’ouvrit parmy le millieu et si aparut une très large et parfonde fosse, (Le prem. Vol des grans décades de Tit. Liv., f° 113 d , éd. 1530.)

Namur., muwance, variation, en parlant de couleurs et dénotes de musique.

MUANDE, s. f., pantalon : Hil hi a de telz dames que en une broc, ce sunt les muandes de jambe, metent bien cent brace de toile,,, et ce font eles por mostrer qe aient grose natege, porce que lor homes se deîetent en groses femes. (Voy. de Marc Pot, c. xlvii, Roux,)

MUANT, adj., changeant ;

Moult est tes corages muant. (Renart, Br. II, 491, Martin.) MUAVL.ETÉ, VOir MUABLETE. muçailijE, mussaiHé, s. t., cachette : Et me bailla en tapjnaige Cestuy grant couslei qu’en mussailtes Icy porle. (Deguilley., Trois Pèlerin., f° 63«, împr. Tnstit.J muçance, musance, s. f., action de cacher : Absconsio, musance vel response. (Gl* lat.-gall., Richel. I. 7692.) MUG

MUÇAMMENT, muchemment, adv., en secret:

Item, que les dis hoates fâchent les dites vendues notoirement et publiquement et non muchemment. (1396. Omt. de DiOT*,p.94,CoppiDger.)

MUCE, musce, musse, mutke, mouce, M., cachette, lieu où on cache quelque chose, lieu caché, lieu secret :

Une condempnation de trois ceni livres sus Michiel Sautier et Julianela Giraude... pour cause, d’une muce d’argent que il «voient trouvée... laquelle muce il avoient recellee. (1325, Arch. JJ 64, pièce 56.) Treuve on mauvais on il ne mu«  Tant soit mis en soubtile muce. (Froiss., Poés., III, 35,1147, Selwler.)

20 toises de parpains, d’un pié de raffait et d’un pié de haut, pour les mouces des tourelles desd. murs, (Pièce du 18 janv. 1403, Arch. mun. Rouen A 5.)

Et jaçoit que iceux de la ville se doutons de ce qui leur advint, eussent fait plusieurs musses, toutesfois aucunes furent trouvées, ou ils perdirent moult. (Juv. des Uns., Hist.de Charles VI, an i414,Michaud.) Icelle chapelle a une retraite en manière de ung bovelet ou muche, qui est maçonnée. (1470, Arch. JJ 201, pièce 107.)

En la muche et absconsion de son tabernacle. (La tresample et vraye Expos, de la reigle M. S. Ben., f’ 42 d , éd. 1486.) Les musses et absconstîmens de David. (La Mer des hystoir., 1. 1, f« i97 fc , éd. 1488.) Dessonbz ce lit une muce a secrète. (Euriaclus et Lucr., t 9 46 r°, éd. 1493.) Apres la repuise faicte a Granson et Morat, du duc de Bourgogne, ses ennemis qui paravant se tenoient quasi en muce, boutèrent leurs cornes hors. (J. Molinet, Chron,, ch. xxxn, Buchon.j Aultres prinses et reprinses par aguets, sur ghetes, embusches, et par muets, furent faictes et achevées tant a Beanrevoir comme a Bohain. (Id., t&,, ch. lxxxyi.) Caves, maisons, musses, greniers-, Ay desrobé ponr les Bretons. (Testam. de Monscign. des Barres, Poés. fr. des xv § et ivi 8 s., VI, 407.) Var., vusces.

— Trouée dans une haie :

Quand les chiens seront tous arrivez a luy, il doit regarder quelque belle musse ou passée, pour les faire entrer dedans le taillis. (Du Fouill , Ven.. ch. lyit, éd. 1535.)

— Sorte de filet :

Que nul ne pesche... a harnas que on appelle muche, qui est pescherie de roches, sur l’amende de .lx. solz. (Bout,, Somme rur., l«p.,fM34% éd. i486.)

Ce mot est resté dans le patois de plusieurs provinces. Norm., Guernesey, Flandre fr., Bourg., muche, cachette, musse, cage à poules, à lapins. Saint., Poitou, Vienne, arr. de Chàtellerault, Deux-Sèvres, arr. de Melle et de Bressuire, Vendée, Nièvre, Clarnecy, Bourg., Yonne, Perche, Haut-Maine, musse, .Morv., mouesse, muosse, cache, petit trou, mais surtout et presque toujours petit passage ou brèche étroite , spécialement à travers une haie, par les