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DES DES DES

Secrète desirance. (O. de la Marche, Mém-, I, 29, Michaud.)

Par sa cruelle desirance.

(Le Chasieau de labour, éd. Ii99.)

On prend plaisir a piller et embler
Par rapine et folle desirance.

(Gringore, les folles Entreprises, p. 139, Bibl. elz.)

Desirance, burnyng. (Palsgrave, Esclairc., p. 202, Génin.)

— Objet du désir :

Car por la aceverons notre grand desirance.

(Prise de Pampel.. 528, Mussafia.)

Une foiz a grant espérance
De losl avoir sa desirance.
L’antre foiz se despere tonte.

(Fauvel, Richel. 146, f° 18f.)

Et que ceulx fussent deffraudé de leurs entente ? et de leurs desirrances. (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Geu., f° 272d.)

Priant a Dieu, ma seule desirance.

(Cb. d’Orléans. Poés., I, 26, Ch. d’Héricault.)

Dans le patois rémois on appelle desirance une envie de femme grosse.

DESIRANT, — irrant, — iraunt, dess., adj., désireux, qui désire :

Atant ei vos Jenfroi le desirrant.
Un chevalier fort, et roide, et puissant.

(Mon de Garin, 19 IS, du Méril.)

D*aler a Karlemaine est chascuns désirans.

(Guide Bourg., 3411. A. P.)

Ainsi est il de l’envies ;
Desirranz est et covoilex.

(Dolop., 1519, Bibl. elz.)

De la bataille est checuns désirant.

(Olinel, 403, A. P.)

Et chils qui desirans estoit et escauffes jut a li earnelment. (RiCH. DE FoBNIVAL, Puissance d’amours, ins. Dijon 299, t" 7^) … Est desirrans d’onor. (J. Bretex, Tomn. de Chauvenei, 2094, Del" motle.) De combailre sont desirranl. (RoB. DE BI.01S, Poés-, Richel. —243U1, p. 592’.) Bieti saiche Madoines li rois Qu’il st-’ra tierement reqnis Ce soiiies nos bien désirant Font cil. (ID., ! *., p. S82) Et veissiez maint cres’.ien engrant De servir Dieu et d’ounour désirant. (Enf. Ogier, 896, Scheler.) La dame ossi en fus joians Qui de ce estoit desirans. (Coud, 7006, Crapelel.) mfr., joiaus e desiraua. Je sui li Dus desirans Ke ne puet sa joie taire. (Abci.ns de S.kVENE, Chatts., ms. Berne 389, P 79 r") De laquel chose il est moult dessirans. {Cari, de Champ., Richel. I. 5993, 1" 79 v ».) Quant est dessirranz de celé chose que Det.s aiume. {Senn., uis. Metz 262, f° 33’".) Qui sonlement est désirant De querre son propre avantage. (Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. Avrauches 168i.) Qil ue soit trop desiraunz de digneté avoir. (Lib. Cuilum., 1, 18, Rer. brit. script.) <.omnie chienz sont desiranz de boire le sanc des lievrez. (1347, Arcli. M 105.) Je ne congnois encore en ceste ville nulle sans serviteur ou amy, toutes ou la plus part desîran ! « s a leur faire plaisir. {Troilus, Nouv. fr. du XIV" s., p. 153.) Sommes enclins et parfaitement desirans de gouverner et maïutenir nostre seigneurie en paix. ; 3 nov. 1447, Ch. de Henri VI, Arcb. mun. Lisieux.) Qoi de piller sont desirans. (Mot. de Charité, Ane. Th. fr., III, 38-2.) Tant crainctifs de les ofîenser et desirans de les servir. {Marg. d’Ang.j Bept., X, Jacob.)

DESIREE, S. f., désir : Bien sai de nous veoir a moult grant désirée. (Fierabras, 5380, A. P.) Dame, de qui es ! ma grans desiree, Salus vous raaot il’outre la mer salée. (Thibault, Chans. d’amour, p. 41, Tarbé.) Joliement en douce desiree

Qui tant m’a sonspris. (Chans-, ms..Monlp. H 196, f 35 v ».)

Chanter me fait çou dont je criem morir.

Loial amours et donce desiree.

(P. DE MoLAiNEs, Ctians., ap. Maetzner, Altfr. Lieder, p. 6.)

Il n’ont mes cure de mesnee
Qui prestement ne leur otroie
Toute leur plainne desiree.

(Fautel, Richel. 146, f » 9*.)

Que ne puis aconplir toute ma desiree.

(H. Capet, 4889. A. P.)

DESIREEMENT, adv., Hvec désif, avec passion, aec ardeur : Mat desireement ades la garderont (la joie). {Poème mor., ms. Oxf., Bold. Canon, mise. 74, f » 3-2 ï°.) Affectans desireement la bonne et bien amee expédition de besongne si grande. (1415, Prœdictorum. Ireugar., etc., Rym., 2’éd., IX, 200.) Elle desireement baisa et embrassa son amy. (L. DE l’HEMlERF., Deixim., Richel. 129, f 100 v ».) De tant nous prenons plus desireement les repos et le dormir. (BoccACE, Nobles math., VII, I, f" 163 v « , éd. 1515.)

DESIREIS, — eiz, s. m., désir : Et ceste amor et celui embrasement et cez desireiz qu’il en ait joint et unit si le cuer a Dieu qtie… (L.^URENT, Somvie, ms. Troyes, 1° 26 v « .)

DESIREMENT, — irvement, —ant, desiyrement, s. m., désir :

Tens vit et le defînement
D’acomplir son desirement.

(Brut, 7999, Ler. de Lincy.)

Cilz coramandemanz devee desirremant ou consentement d’avoir compaiguie charnel. (Laurent, Somme, RicUel. 938.f° 3 r°.)

Mon desiyrement. (xiv s., Darmesteter, Glosses et Glossaires hébreux-français, 1878, p. 37.)

11 dechassa ténèbres et orage a sueur de corps, et tout le desirement de son royaume il entérina par diligence. (G. Chastellain,Advertiss. au D. Charles, vii, 328, Kerv.)

DESIRER, v. a., apaiser : Considérant que d’ung accord De cest honme fort desirez La mort, pour estre de.yres Kt mis en repos de courage… (Act. des Apost., vul. 1, C 1.18’, éd. 1537.)

DESIRERIE, s. f., cupidité :

Grant misère pour eniz reservent (les avares).
C’est loyer qu’il en deservenl,
C’est desirerie. c’est oultrage.

(J. Lefebvre, Resp. de la mort, Richel. 994, f° 13e.)

DESIRETANCE, Voir Desheritance.

DESIRETEMENT, Voir Desheritement.

DESIRETISON, oir Desheritoison.

DESIRIER, desirrier, desierrier, désirer, desirrer, desierrer, dez., s. m., désir, souhait : Kar la sunt tnit mi penser, E la sunt tnit mi désirer. (Bis., D. de yorm., II, 1970, Michel.) Cil Dex qui maint en hiut vos doinst tos desirien. (Roum. d’.Alijr., f » 70=, Jlichelant.) Je m’en irai a Cordrcs ; tens est mes desirierz. (Gui de Bourg., 30, A. P.) Mais a ce vient pins d’encombrier Dont on a plus i^rand desirrier. (Onolans, P. Paris, Romancero, p. 43.) Ki refuse son destrier Monlt est recreans et faillis. (Willame li Vi.mers, Jeu parti, ms. Berne 389, f° 79 r°.) Et vraiement je cuidai Faire tôt mon dezirier De la touzete k’amoze. (Rom. et past., BarUcb, II, 49, 41. J Quant je ci fain et desierrers Vous me donnâtes les mengiers. (Geoff.,.vu. estaz du monde, Richel. 13-26, f 49’.) Tel desierrier en avoit… (G. DE Coisci, ilir., ms. Brax., f » 205’.) Comme chil qui moult avoit grant destrier de trouver Burile son anemi. (11. db Vale.nc, Contin. de l’hist. de la œnq. de Constant., Il, P. Paris.) Vous ne me laissastes onques fere cose dont jou eusse grant destrier. (Arlur, ms. Grenoble 378, f" 19.) Elle avoit molt. grant devocion en son cuer et molt prant desirrier d’amender sa vie. l Comtesse de Pontliieu, Nouv. fr. du xiiF s., p. 191.) Li dcsirriers n’est preuz de celui qui por poour d’acusemeut qui est fez ou qui est a fere, requière que la veute ou la premesse qui est fête soit rapelee. (P. de Font., Conseil, ch. 13, art. 58,.Marnier.) La desirrers qu’il avoit de la venir. (Laurent, Somme, ms. Chartres 371, f » 21 V ».) Foie baerie, que l’en apele en clerjois desirrier mauvez de haut monter, (lu., ift. Richel. 22932 P 6^) Nostre souverain desirrer. (Id., ib., ms. Bibl. Verdun, f » 6 r ».) Déguerpir le mal desirier. (Serm. du XIII° s., ms..Mont-Cassin, I » 99.) Qui le mal désirer a en lui de covoitise. {Ib., flOO ».) Dame, li mans qne je tray naist D’amoars et de fin desirier. (Coud, S3Î, Crapelet.’ Helas ! com doi eslre esmaris Quant il me convient eslongnier Celle ou sont mi desirier ! (Ib., 7153.) Certes amors et desirriers Font le^ tormenz asez legiers. {Expl. du Gant, des cant., ms. dn Mans 1173, C 67 v".)