Page:Godefroy - Dictionnaire de l'ancienne langue française, 1881, T01, A-CASTA.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Çà et là nous nous sommes contenté d’enregistrer sans explication des termes — généralement des termes techniques — dont : le sens a échappé à toutes nos recherches, et sur lesquels les savants français et étrangers que nous avons consultés n’ont pu nous fournir les lumières qui nous manquaient. Nous laisserons à de plus habile ou à de plus heureux le soin de débrouiller ces obscurités, suivant en cela l’exemple de Du Cange qui, dans son Glossaire, a consigné tant de mots sans explication aucune.

Les sources de nos exemples sont indiquées très exactement et avec des détails inaccoutumés ; si dans quelques cas extrêmement rares, ces indications sont moins complètes et moins rigoureuses, c’est que, malgré tous nos efforts, toute notre peine et tous nos sacrifices, nous n’avons pu encore réparer entièrement un malheur qui nous est arrivé pendant la Commune, la destruction d’un précieux et volumineux registre où, depuis l’origine de nos travaux lexicographiques et littéraires, nous avions pris soin, jour par jour, d’inscrire toutes nos lectures, en accompagnant ces relevés de toute sorte de notes bibliographiques ou philologiques.

Nous avons fort simplifié l’orthographe dans notre publication, nous n’employons’que l’accent aigu sur les e fermés, non suivis d’un s ou d’un z, à la fin des mots, et, pour l’uniformité, nous ramenons à cette orthographe tous les textes imprimés dont nous faisons usage. Ce système nous a paru le plus prudent, vu l’incertitude qui règne encore sur cette matière des accents appliqués à l’ancienne langue.

Nous maintenant exclusivement sur le terrain des faits authentiques, nous avons, quant à présent, écarté l’étymologie, étude à part, qui est devenue de nos jours une science spéciale, et qui renferme souvent un élément conjectural peu à sa place dans un travail dont la certitude est le caractère essentiel.

Dans une œuvre si longue, si difficile, si complexe, les erreurs et les oublis sont inévitables. C’est pourquoi, dès que le premier volume aura paru, nous commencerons la publication d’un supplément, que nous enrichirons avec bonheur de toutes les communications qui auront pu nous être faites, de toutes les rectifications qui auront pu nous être adressées et que nous sollicitons instamment.

Dès aujourd’hui nous signalerons plusieurs mots et plusieurs exemples qu’un dérangement fâcheux dans la mise en page ou un trouble dans la copie nous a obligé de renvoyer au supplément :

AAISEMENCE, s. f. commodité :

Ne sai comment vos cuers endure
Que de fain muir en vo presence.
S’avois si bien l’aaisemence
De moi repaistre
(J. DE CONDE, La messe des oisiaus 546, Scheler, III, 18)

ABERRUCIER (S’) V. réfl. Se hérisser :
Lors leva li vilains s’aumuse
Frotte ses ieuz, si s’aberruce,
Fronce le nez, les ieuz roille.
(Rosc. Richel 1573)

ABHORISSEMENT.

— Ajouter pour second
exemple ;
Avorissement, objet d’horreur.(XIVe s., ap. Darmesteter, Glosses et glossaires hébreux-français, p. 44.)
ABSCONSER.
Ajouter pour premier exemple :
D’uns part Gant es le (s) vos asconses.
(Auberi. p. 31, Tobler.)

Que le lecteur bienveillant pardonne à l’auteur, dont la tâche est si vaste et si rude, les fautes plus graves qu’il pourra remarquer.