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688 BOR ivaieiit surtout pour objet l’exploitation des cliJiups. (LEOP. Delisle, C.lass. agiic, p. 15 et 16.) Fur uu diner que il [le seigneur] doiiial, ’i bee ja que mes meslicrs Poist cnipirier de tels bordiers, iLtt Conlregengle, 90, Montaiglon et liayuaiid, Fabl., II. 298.) DORDis, voir Beiioudeis. BORDisE, S. f., erreur, mensonge : Et renonce le dit messire Uaou a toutes grâces et indulgences, a tou.- [irivileges de croix prise et a prendre, a l’exception de bordise, tricherie et de malacliou. (1291. Acquis par Pkil. le Del de la seigneurie de Baugenci, ap. Le Clerc de Douy, t. 1, f’ 74 v», Arcb. Loiret.) 1. DORDON, - un, bourd., burd., s. m., uiulet engendré d’un cheval : Otrei le mei que jo en puisse faire porter de ceste sainte terre le fais de dous burduns en mun pais. {Rois, i>. 363, Ler. de Lincy.) Urudù, unis, bordon, c’est ung mullel uui K.n engendré d’un cheval. {Gloss. lat.fr. , Uichel. 1. 7679.J Bourdon est une beste venue d’ung cheval et d nue asuesse. (FossETlEH, Chron Marrj., lus. Urux. lOSlO, f" 29 r». BOR Que j’emporte deux bourdons chargies ; de la terre d’Israël. (1d., ib.) 2. BORDON, bourd-, s. ni., désigne un inslrument de musique : lit ’l'hieris son bordon A destoupé. Ke disoit ! bon bon bon bon bon ! Sa de la rire durai dure lire dure ! {Hom. et past., Barlsch, II. -41, :).) Molt orent de leur delis, Car uveuc aus estoit Guis. Ki leur cante et kalemele En la muse au grant bourdon. (GiLL. DE BEBNtviLLE, ap. Scheler, Trour. belg., p. 107.) Tanlost vêla Colin le Suysse Qui en va faire une chanson : Quelque tabourin ou bourdon. (Cuuuii.i.Ai)T, Droilsnouv., l’ p.. I, i’. Bibl. elz.) — Celui qui joue de cet instrument : De Rcaaut de Mousson Et de son frère Hugon Et de ses conpai^’nons. Qi douent les grans dons, Veult fere une chanson Jordains li vie.v bordons Ou lens de nioustoisons. {Rom. et pas !., Bartscb. 1, l !i.l.) De tex nieuestercx bordons . qui en doue ii :oult beaux dons . haute cort menuement. (Des deu.r Btirdeors, 183, Monlaiglou et IlaynauJ. Fald., I, 7.) Et tu, bordons, que ses tu dire Qui por menesterel te contes ? {lt>.. l’JS, p. 8.) Norm., bordon, bourdon, serpent d’église, basse. BORDONNAL, adj.,qui Cdulé sur iB bord d’une terre : Si un ruysseau herbal, appelle en aucuns lieux ruysseau bordonnal, par impétuosité d’eau survenue naturellement, vient a se rompre, et porte avec soy pierres, sable, et autres ruyues, sur les héritages y proches et voysins, le degast en tombe au péril et fortune des propriétaires desdits héritages. {Coust. d’Aouste, p. .188, éd. 1388.) BORFERIE, voir BOFElllE. BORFOLU, adj., ébourilïé : La teste oit grose, le çavi borfoln. (Mttcairf, 1322, .1. P.) BOUGE, boige, s. f., sorte de toile : Ne pourroil il vendre drap eu aucune partie de la ville que en Chamoul ...et ainsi il est entenduz des bureaux, des estamiues de tiretaines et de boiges. {Coût, de Chdt.sur-Seine, ap. Garuier, Chartes bourn. I, 409.) Chacun qui vend drap, boige ou toille a l’aune. {Ib., p. 410.) Duc, au mot Borgesia, doinc le même ex. avec la forme borge. De toutes boiges, tyretenues, polaingiz de laune et estammes. (1360, Rançon du roi Jean, Arch. KK 10% f» 53 r».) ’ Morvau, boige, bouége, boge, étoffe de laine et de coton fort grossière lu’on emploie pour les rideaux de lit et les jupons detemmr. BOH BORGERASTRE, burgerastre, hougueras-Ire, bourgerace, bouglerastre, s., espèce de boisson composée. Selon les Conslituliony de S. Bernard, 1’" p., ch. 8, cette liqueui était composée avec du miel, de la betoine et plusieurs autres plantes aromatiques : Malt li fait aporter presenz, Vins, bonjerastres e clai’ez. (Be.., D. de Norm.. II. 14945, Michel.) En hanaps et en coupes est le vin aportez, Pyraent et bonguerastre et vin viel et clarez. {Le lieurre du roy Charlemaine, ap. Michel. ChartriiiOfjne, Préf-, p. 71.) Oisiaus. grues et gantes orent a grant planté, lloui/lerastre et piment, et vies vins et claré. (Ren. de Monlaub., Richel. 24387, P 33.) Burgerastre ne erbé. {Lai du Corn, 92, Michel.) Bons vins orent a lor talens llouguerasies, clarez, jiimants. (Ftoriant, 6233, Michel.) Toutes fois qu’il y a claré ou bourgerace en couvent. {Charg. des of[. claust., Arch. LL 1180.) BORGERiE, boigerie, s. f., sorte de toile : De toute la drapperie et boigerie vendue en vceulx lieux. (1360, Rançon du roi Jean, Arch. KK 10. f» 32 r» ) BORCiER, boigier, s. m., fabricant de borge : Jîxcepté drappiers, tiretenniers, borgiers. {Coût, de Chât.-sur-Seine. ap. Garnier, Chartes bourg., 1, 407.) Duc, au mot Borgesia, donne le même ex. avec la forme borgiers. iiORGSE,bourgne,burne,ads., qui louche : Si me disoient par reproche : Borgne, borgne. [Lib. Psalm., xxxiv, 24, p. 284, Michel.) D’ansdeux les ieus borgnes estoit. (Bes., Troie, Richel. 375, f 79».) Oilz ont burnes et mesasis. (Vie S. George, Richel. 902, P 114 f.) Gheertruud, le suer de Gilberte le bourgne, est morte et trespassee. {Dialog. fr.-fiam., f- IS^ Michelant.) BORGNET, s. m., louche, borgne : Regarder fors qu’en biscorgnet, En contrefaisant le borgnet. (i. DE CoxDE. li Dis du Singe, 39, Scheler.) Caeculus, caeculi, m. g. dimin. borgnet. (R. Est., Diclionariolum ?) Eais, borgnet, de ton œil un don A ta sœur comme toy borgnetle. (Vais., Epigr., D’un frère et d’une sœur borgnes et beaux.) Wallon, borgnéte. Nom propre, Borgnet. BORGNETE, S. f., chassie : Lippido, borgnéte. {Pet. Yocab. lat.-franç. du XIII» s.. Chassant.) Impr., borgnece. Lippido, borgnéte. (Gloss. de Conches.) Dans le département des Ardeunes, borgnelte désigne encore la chassie, et la maladie des yeux en général. Dans les patois wallons on dit encore avoir el’ borgniett.