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é le 71 depuis six mois, mais qu’il demeurait à la Villette, était malade des coups que lui avait donné un officier, qui eût mieux fait de les aller porter aux Pandours de la reine de Hongrie.

Il enseigna très juste la demeure de son camarade, et on fut obligé de l’aller trouver. En vérité, ne se donnait-on pas bien de la peine pour troubler un galant homme dans son bonheur ? Le cocher du n° 71 fut enfin découvert. On monte chez lui, il était assez mal. Plus d’une contusion à la tête et par tout le corps lui faisaient jeter des cris peu soulageants pour lui et très désagréables à la compagnie.

Cependant il répondit bien et trop bien à ce qu’on lui demandait. Il avait de bonnes raisons pour se souvenir de moi ; il fit mon portrait d’après nature, sans oublier les deux soufflets dont j’avais apostrophé son insolence. Il indiqua le quartier de l’Estrapade et une maison blanche, dans une grande porte jaune. Nouvelle course. On arrive au lieu indiqué. Il n’y avait personne dans les rues. Le commissaire s’adresse à un garde française, qui était en sentinelle, et lui demande s’il ne connait point Mlle Rozette : le drôle était un résolu qui, moitié en riant, moitié en goguenardant, en exigea le portrait, on le lui fit : Elle est vraiment très jolie, dit-il, mais je vois bien que vous en voulez à ses charmes : votre serviteur, messieurs. Je ne connais ni Rose ni Rozette. Ces messieurs ont à juste titre réputation d’être les protecteurs du sexe d’un certain genre et s’intéressent fort à son honneur, s’ils ne contribuent pas à sa réputation.

De porte en porte, on frappa à un hôtel garni, la plupart de ces endroits sont entretenus aux dépens de ce qui se passe dans leur enceinte. Le maitre vint en tremblant