ait de Rozette, il profita de ce qu’il avait appris, et dans le temps qu’il faisait mes affaires auprès de la maitresse, il poussa les siennes auprès de sa suivante, et fut cause de beaucoup de malheurs ; vous apprendrez par la suite le tour qu’il me joua, comment, pris en flagrant délit, il fut conduit en une maison de force où je veux qu’il reste encore plus de deux années révolues. Vos domestiques sont toujours vos espions, il faut quelquefois être le leur.
Charmé de la réponse de Rozette, je montai dans mon carrosse et me fis conduire au Luxembourg, je renvoyai mes gens, et un instant après m’enfermai dans une chaise à porteur et arrivai où j’étais attendu. Rozette était à sa fenêtre ; dès qu’elle m’eut aperçu, elle vint au-devant de moi. Quand on est amoureux, une bagatelle est sensible, une prévenance de la part d’une jolie femme est quelque chose de divin pour un jeune homme.
Rozette était coiffée en négligé et avait un désespoir couleur de feu ; un corset de satin blanc par-dessous une robe brodée des Indes pressait un peu la gorge, et la faute d’une épingle en laissait apercevoir tous les charmes. Je me jetai à son col, je l’embrassai avec transport. Nous nous reposâmes un moment, et je ne pouvais me lasser de lui donner des marques de mon amour. Ses mains, sa bouche, sa gorge, tout eut un compliment et mille baisers. Sa satisfaction mit le comble à la mienne.
Dinons-nous, lui dis-je ? Sans doute, reprit-elle, et fit venir sa cuisinière à qui elle recommanda la propreté et la promptitude.
Cependant je pris ma bonne amie sur mes genoux. Mes mains ardentes s’émancipaient-elles ? Elle réprimait soudain leur ardeur. Vous vous fatiguez, mon cher ami, me disait-elle, soyez sage ; voilà mes jeunes gens, leur feu