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sont pas nécessaires, et dont on ne peut se passer. Elle nous détailla ensuite quelques aventures qu’elle avait eues avec de très graves ecclésiastiques, et qui nous amusèrent beaucoup. Je les passe sous silence, cher marquis, ayant un frère chanoine, et un autre abbé comandataire, je ne veux pas qu’il soit dit que j’ai révélé le secret de l’Église.

Le président se réveilla, descendit, et vit Rozette avec surprise. Il vola vers elle, l’embrassa, et se mit vis-à-vis pour la contempler à son aise.

Le repos l’avait rafraichi : un verre de liqueur le remit en humeur, la compagnie lui donna de l’audace ; et se sentant fort, il défia ma faiblesse. Je fus humilié, je le confesse, Argentine et Laurette triomphaient intérieurement. Mes yeux se tournèrent du côté de Rozette, et lui demandaient pardon de ce qui m’arrivait, ou plutôt de ce qui ne m’arrivait pas ; elle en parut touchée, un malheur qui arrivait en sa compagnie l’en rendait presque participante.

On me badina, on me tourna en ridicule. Le président jouissait de mon trouble ; et fier d’un instant de valeur, orgueilleux dans la prospérité, il me félicitait ironiquement sur mes exploits du canapé.

Rozette se sentit piquée en ma personne, et vit bien que les deux convives défiaient ses charmes. Elle eût bien voulu faire un coup décisif ; mais, après ce qu’elle avait vu de moi, elle appréhendait pour son honneur ; la plaisante circonstance que celle où on le perd en le gardant ! Elle ne savait pas si, nouvelle Aurore pour les attraits, elle en aurait la puissance en faveur d’un nouveau Titon[1] qu’elle n’avait pas réduit à cet état de faiblesse.

  1. On sait la fable de Titon et de l’Aurore, et personne n’ignore la façon galante dont M. de Montcrif l’a traitée dans son Rajeunissement inutile.