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quelques-uns des préjuges répandus dans le public, par de prétendus récits de voyage qui, sous des titres à sensation, nous décrivent une Inde de pure fantaisie, j’aurai la satisfaction de penser que je n’ai gaspillé ni mon temps ni celui de mes lecteurs.

Il y a toutefois une partie de mon voyage sur laquelle je me permets d’insister un peu plus. C’est la visite aux bouddhistes du Sikhim, qui a terminé mon séjour dans l’Inde. Je ne connais, en effet, aucune relation écrite en français sur cette partie de l’Himalaya, que même fort peu d’Anglais avaient visitée jusqu’à ces derniers temps. Je ne fais qu’acquitter une dette de reconnaissance en reportant le succès de cette excursion sur le député-commissaire du Darjiling, M. Ware Edgar, chargé des relations politiques avec l’État-frontière du Sikhim ; je lui dois non-seulement les lettres de recommandation qui m’ont ouvert les monastères bouddhistes, mais encore un concours actif et presque indispensable dans l’organisation même de mon expédition, sans parler des renseignements inédits que sa position lui a permis de me donner sur les mœurs, les coutumes, et principalement la religion de ce curieux coin de terre, jeté comme une transition politique entre l’Inde de S. M. Victoria, et le Thibet de l’Empire céleste.