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de cette matière sur les lieux de manutention, ni de la coupe, ni du transport du bois nécessaire à la cuisson des briques, ni enfin de celui de ces briques sur les points d’immersion, et opérant pendant huit heures par jour, mettraient vingt-cinq ans et demi pour arriver à la fin de leur tâche. On peut juger par là quelle est l’importance du travail exécuté.

Il est à peine utile de dire que ce ne sont pas de telles conditions qui ont présidé à la construction du briquetage de Marsal. Ce ne sont pas, dis-je, des ouvriers astreints régulièrement et uniquement à leur labeur qui l’ont exécuté. Il a été conduit à fin par des familles de travailleurs barbares, agissant lentement, maladroitement, mais avec une persévérance imperturbable qui comptait pour rien et le temps et la peine. Il est aussi vraisemblable que, dans la pensée de ceux qui les premiers se sont mis à l’œuvre, le briquetage ne devait pas acquérir l’extension qu’il a prise. Ce n’est qu’à mesure où la population, favorisée par la sécurité des lieux, s’y est recrutée et étendue, qu’on a pu sentir l’opportunité de faire à la demeure commune des augmentations correspondantes. Plusieurs siècles se sont donc passés avant que le radier en arrivât à pouvoir porter des masses d’habitants à coup sûr respectables, car tant de fatigues n’ont pas été dépensées pour créer des espaces vides.

S’il était possible d’organiser des fouilles intelligentes sur ce terrain, et de sonder avec un peu de bonheur les boues qui le recouvrent, ou mieux encore celles dont il cache les abîmes, il est à présumer que l’on y découvrirait beaucoup plus de restes finniques qu’on ne saurait l’espérer partout ailleurs (1)[1].



(1) Je n’ai ici l’intention ni l’opportunité d’énumérer absolument toutes les catégories de monuments finniques répandus en Europe. Je ne m’attache qu’aux principaux. J’aurais pu mentionner, entre autres, certaines excavations en forme de plats ou de disques remarquées par M. Troyon sur plusieurs blocs erratiques du Jura. Ils appartiennent probablement à l’époque où les Finnois, entrés en rapport avec les peuples blancs, se trouvèrent pourvue de quelques instruments de métal qui leur rendirent ce travail possible. Je fais allusion plus bas à cette dernière circonstance.

  1. (1) Je n’ai ici l’intention ni l’opportunité d’énumérer absolument toutes les catégories de monuments finniques répandus en Europe. Je ne m’attache qu’aux principaux. J’aurais pu mentionner, entre autres, certaines excavations en forme de plats ou de disques remarquées par M. Troyon sur plusieurs blocs erratiques du Jura. Ils appartiennent probablement à l’époque où les Finnois, entrés en rapport avec les peuples blancs, se trouvèrent pourvue de quelques instruments de métal qui leur rendirent ce travail possible. Je fais allusion plus bas à cette dernière circonstance.