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semblable du dolmen et du tumulus (1)[1]. On signale des spécimens de cette espèce un peu partout, entre autres dans le Latium, près de Civita-Vecchia, à vingt-deux milles de Rome, non loin de l’ancienne Alsium et de Santa-Marinella. Il en est encore un à Chiusa, un autre près de Pratina, sur l’emplacement de Lavinium (2)[2].

Les squelettes tirés des dolmens ont permis de constater, chez les premiers habitants de la terre d’Europe, certains talents qu’assurément on n’aurait pas été enclin, a priori, à leur supposer. Ils savaient pratiquer plusieurs opérations chirurgicales. Déjà les tumulus américains en avaient offert la preuve en livrant aux observateurs des têtes renfermant des dents fausses. Un dolmen ouvert récemment, près de Mantes, a fourni le corps d’un homme adulte dont le tibia, fracturé en flûte, présente une soudure artificielle.

Il est d’autant plus curieux de rencontrer chez la race jaune ce genre de savoir, que, parmi les descendants purs ou métis de la variété mélanienne, on n’en aperçoit pas vestige aux époques correspondantes. L’art de soulager les souffrances n’est guère allé, chez ces derniers, au delà de l’usage des simples et des topiques extérieurs. L’intérieur du corps humain et sa structure leur étaient complètement inconnus. C’est la suite de l’horreur que leur inspiraient les morts, horreur toute d’imagination, née des craintes superstitieuses qui ont de longtemps précédé le respect, et qui empêchait toute curiosité de s’aventurer dans un domaine jugé redoutable. Au contraire, les jaunes, défendus par leur tempérament flegmatique contre l’excès des impressions de ce genre, envisagèrent très peu solennellement les dépouilles de leurs conquêtes. L’anthropophagie



(1) Le cairn n’a guère été mis en usage que dans les contrées pierreuses. On en voit beaucoup dans le sud-ouest de la Suède, tandis qu’il ne s’en rencontre aucun en Danemark. — Wormsaae, ouvr. cité, p. 107.

(2) Suivant Varron, toute chambre sépulcrale marquée des caractères du dolmen a été primitivement recouverte d’un tumulus de terre, détruit postérieurement. Ce passage est des plus importants pour établir l’existence des hordes finniques en Italie. — Abeken, ouvr. cité, p. 241.


  1. (1) Le cairn n’a guère été mis en usage que dans les contrées pierreuses. On en voit beaucoup dans le sud-ouest de la Suède, tandis qu’il ne s’en rencontre aucun en Danemark. — Wormsaae, ouvr. cité, p. 107.
  2. (2) Suivant Varron, toute chambre sépulcrale marquée des caractères du dolmen a été primitivement recouverte d’un tumulus de terre, détruit postérieurement. Ce passage est des plus importants pour établir l’existence des hordes finniques en Italie. — Abeken, ouvr. cité, p. 241.