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d’un côté ; dans d’autres cas, elles ne présentent pas d’issue. Ce ne peut être que des tombeaux. Sur certains points de la Bretagne, on les compte par groupes de trente à la fois ; le Hanovre n’en est pas moins richement pourvu (1)[1]. La plupart contiennent ou contenaient, au moment où elles furent découvertes, des squelettes non brûlés.

Autant par leur masse, qui en fait le monument le plus apparent qu’ait produit la race finnoise, que par les débris qu’ils contiennent, les dolmens doivent être considérés comme un des témoignages les plus concluants de la présence des peuplades jaunes sur un point donné. Les fouilles les plus minutieuses n’ont jamais pu y faire apercevoir d’objets en métal, mais seulement ces sortes d’outils ou d’ustensiles, aussi élémentaires par la matière que par la forme, qui ont été énumérés plus haut. Les dolmens ont encore un caractère précieux, c’est leur vaste diffusion. On en connaît dans toute l’Europe.

Viennent maintenant les cairns, qui ne sont guère moins communs. Ce sont des amas de pierres de différentes dimensions (2)[2]. Plusieurs recèlent un cadavre, toujours non brûlé, avec quelques objets d’os ou de silex. Il est des exemples où le corps est déposé sous un petit dolmen érigé au centre du cairn (3)[3]. On voit aussi tel de ces monuments qui est à base pleine et ne semble avoir eu qu’une destination purement commémorative ou indicative. Il en est de fort petits, mais aussi d’énormes : celui de New-Grange, en Irlande, représente une masse de quatre millions de quintaux.

La combinaison du dolmen et du cairn n’est qu’une imitation, souvent suggérée par la nature du terrain, d’une réunion



(1) Moniteur universel déjà cité. M. Mérimée démontre le fait par une série d’arguments incontestables.

(2) Keferstein, ouvr. cité, t. I, p. 132. Cet auteur dénombre ainsi les monuments pseudo-celtiques du Hanovre : 290 constructions de pierre, 350 groupes de terre, 135 tumulus isolés, 65 remparts, etc. Il arrive au chiffre de 7 000.

(3) Très fréquemment le cadavre n’est pas posé à plat, mais assis et la tête reposant sur les genoux repliés. Cette coutume est extrêmement répandue chez les aborigènes américains. — Wormsaae, ouvr. cité, p. 89.


  1. (1) Moniteur universel déjà cité. M. Mérimée démontre le fait par une série d’arguments incontestables.
  2. (2) Keferstein, ouvr. cité, t. I, p. 132. Cet auteur dénombre ainsi les monuments pseudo-celtiques du Hanovre : 290 constructions de pierre, 350 groupes de terre, 135 tumulus isolés, 65 remparts, etc. Il arrive au chiffre de 7 000.
  3. (3) Très fréquemment le cadavre n’est pas posé à plat, mais assis et la tête reposant sur les genoux repliés. Cette coutume est extrêmement répandue chez les aborigènes américains. — Wormsaae, ouvr. cité, p. 89.