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ESSAI

SUR L’INÉGALITÉ

DES

RACES HUMAINES

LIVRE QUATRIÈME

CIVILISATIONS SÉMITISÉES DU SUD-OUEST



CHAPITRE III.

Les Grecs autochtones  ; les colons sémites ; les Arians Hellènes.

La Grèce primordiale se présente moitié sémitique, moitié aborigène[1]. Ce sont des Sémites qui fondent le royaume de Sicyone, premier point civilisé du pays, ce sont des dynasties

  1. Quelques mots sur ces aborigènes que les temps historiques ont à peine entrevus. Tous les souvenirs primitifs de l’Hellade sont remplis d’allusions à ces tribus mystérieuses. Hésiode appelle autochtones les plus anciennes populations de l’Arcadie, qualifiées de pélasgiques. Érechthée, Cécrops, étaient des chefs reconnus pour autochtones. Il en était de même des nations suivantes : la généralité des Pélasges, des Lélèges, les Kurètes, les Kaukons, les Aones, les Temmikes, les Hyantes, les Béotiens thraces, les Télèbes, les Éphyres, les Phlégyens, etc. (Voir Grote, History of Greece, t. I, p. 238, 262, 268, et t. II, p. 349 ; Larcher, Chronol. d’Hérod., t. VIII ; Niebuhr, Rœmische Geschichte, t. I, p. 26 à 64 ; O. Müller, die Etrusker, Einleit., p. 11 et 75 à 100.) — Sur la rapidité avec laquelle les populations aborigènes disparurent aussitôt que les Arians Hellènes eurent paru au milieu d’elles, consulter Grote, t. II, p. 351. — Hécatée, Hérodote et Thucydide sont d’accord sur ce point, qu’il y a eu une époque antéhellénique où différents langages étaient parlés entre le cap Malée et l’Olympe. (Grote, t. II, p. 317.) — Dès l’an 771 avant J.-C., on ne trouve plus trace d’établissements non mêlés d’Arians Hellènes dans l’Hellade entière. — Pour ce qui est de la nature ethnique des aborigènes, je suis obligé de renvoyer le lecteur au livre suivant, qui traite des populations absolument primitives de l’Europe.