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contrées où on les trouve avant toute autre nation ; et comme, d’ailleurs, ils se présentent en plus grande abondance à mesure que l’observateur, quittant le sud, s’avance davantage vers le nord-ouest, le nord et le nord-est, cette même race était plus primitivement encore et, en tout cas, plus solidement souveraine dans ces dernières régions. Si l’on veut fixer d’une manière approximative l’époque probable de l’apogée de sa force, rien ne s’oppose à ce que l’on accepte la date de 3000 ans avant J.-C., proposée par un antiquaire danois, aussi ingénieux observateur que savant profond (1)[1].

Ce qui reste maintenant à déterminer d’une manière positive, c’est la nature ethnique de ces populations primordiales si largement répandues dans notre hémisphère. Bien certainement elles se rattachent de la façon la plus intime aux groupes divers de l’espèce jaune, généralement petite, trapue, laide, difforme, d’une intelligence fort limitée, mais non nulle, grossièrement utilitaire et douée d’instincts mâles très prédominants (2)[2].

L’attention s’est portée récemment, en Danemark (3)[3]  et en Norvège, sur d’énormes amoncellements d’écailles d’huîtres et de coquillages, mêlés de couteaux en os et en silex fort brutalement travaillés. On exhume aussi de ces détritus des squelettes de cerfs et de sangliers, d’où la moelle a été enlevée par fracture. M. Wormsaae, en analysant cette découverte,



(1) Wormsaae, ouvr. cité, p. 135 : « If the Celts possessed settled abodes in the west of Europe more than two thousand years ago, how much more ancient must be the populations which preceded the arrival of the Celts ? A great number of years must pass away before a people like the Celts could spread themselves in the west of Europe and render the land productive. It is therefore no exaggeration if we attribute to the stone period an antiquity of, at least, three thousand years. »

(2) Je me suis étendu suffisamment ailleurs sur les traits caractéristiques de la race jaune, quant à ce qui est du domaine de la physiologie. Le tableau dressé par M. Morton donne tous les résultats désirables quant à la valeur comparative de cette race à l’égard des deux autres.

(3) Moniteur universel du 14 avril 1853, n° 104, Mérimée, Sur les Antiquités prétendues celtiques. — Munch, Det norske Folkshistorie, deutsch von Claussen, in-8o, Lubeck, 1853, p. 3.

  1. (1) Wormsaae, ouvr. cité, p. 135 : « If the Celts possessed settled abodes in the west of Europe more than two thousand years ago, how much more ancient must be the populations which preceded the arrival of the Celts ? A great number of years must pass away before a people like the Celts could spread themselves in the west of Europe and render the land productive. It is therefore no exaggeration if we attribute to the stone period an antiquity of, at least, three thousand years. »
  2. (2) Je me suis étendu suffisamment ailleurs sur les traits caractéristiques de la race jaune, quant à ce qui est du domaine de la physiologie. Le tableau dressé par M. Morton donne tous les résultats désirables quant à la valeur comparative de cette race à l’égard des deux autres.
  3. (3) Moniteur universel du 14 avril 1853, n° 104, Mérimée, Sur les Antiquités prétendues celtiques. — Munch, Det norske Folkshistorie, deutsch von Claussen, in-8o, Lubeck, 1853, p. 3.