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normale et se défendait avec d’autant plus de facilité contre toute déviation, que, parvenue moins haut que ses illustres sœurs, elle éprouvait aussi des dangers moins actifs et moins destructeurs. Mais la Chine ne pouvait représenter le monde ; elle était isolée, vivait pour elle-même, bornée surtout au soin modeste de régler l’alimentation de ses masses.

Les choses en étaient là quand, dans un coin retiré d’une péninsule méditerranéenne, une lueur commença à briller. Faible d’abord, elle s’accrut graduellement, et, s’étendant sur un horizon d’abord restreint, éclaira d’une aurore inattendue la région occidentale de l’hémisphère. Ce fut aux lieux mêmes où, pour les Grecs, le dieu Hélios descendait chaque soir dans la couche de la nymphe de l’Océan, que se leva l’astre d’une civilisation nouvelle. La victoire, sonnant de hautaines fanfares, proclama le nom du Latium et Rome se montra.