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ferai autant de celle des différentes phases gouvernementales. On verra par là d’une manière nette quelle terrible agitation amène dans les destinées d’une société le mélange croissant des races.

Si l’on veut faire commencer à l’arrivée des Arians Hellènes avec Deucalion les temps héroïques où l’on vivait à peu près suivant le mode des ancêtres de la Sogdiane, sous un régime de liberté individuelle restreinte par des lois très flexibles, ces temps héroïques auraient leur début à l’an 1541 avant J.-C.

L’époque primitive de la Grèce est marquée par des luttes nombreuses entre les aborigènes, les colons sémites dès longtemps établis et affluant tous les jours, et les envahisseurs arians.

Les territoires méridionaux furent cent fois perdus et repris. Enfin, les Arians Hellènes, accablés par la supériorité de nombre et de civilisation, se virent chassés ou absorbés, moitié dans les masses aborigènes, moitié dans les cités sémitiques, et ainsi se constituèrent isolément la plupart des nations grecques (1)[1].

Grâce à l’invasion des Héraclides et des Doriens, le principe arian mongolisé reprit une supériorité passagère ; mais il finit encore par céder à l’influence chananéenne, et le gouvernement tempéré des rois, aboli pour toujours, fit place au régime absolu de la république.

En 752, le premier archonte décennal gouverna Athènes. Le régime sémitique commençait dans la plus phénicienne des



(1) Les nations helléniques ont souvent la prétention d’être autochtones ; mais lorsque l’on en vient à la preuve, on trouve généralement qu’elles descendent d’un dieu, quand ce n’est pas d’une nymphe topique. Dans le premier cas, je vois un ancêtre arian ou sémite ; dans le second, un mélange initial avec les aborigènes. Ainsi, je conçois qu’on puisse appeler le pirate chananéen Inachus fils de l’Océan et de Téthys. Il avait surgi de la mer. Ainsi encore Dardanus était fils de Jupiter, de Zeus, du dieu arian par excellence. Il était donc Arian lui-même, et venait de la Samothrace, de l’Arcadie ou même d’Italie, bref du nord. Dans la Laconie, avant l’invasion dorienne, on rencontre des demi-autochtones, c’est-à-dire des peuples qui ne sont ni entièrement arians, ni entièrement sémites. Leurs généalogies remontent à Lélex et à la nymphe topique Kléocharia. (Voir Grote, t. I, p. 133, 230, 387.)

  1. (1) Les nations helléniques ont souvent la prétention d’être autochtones ; mais lorsque l’on en vient à la preuve, on trouve généralement qu’elles descendent d’un dieu, quand ce n’est pas d’une nymphe topique. Dans le premier cas, je vois un ancêtre arian ou sémite ; dans le second, un mélange initial avec les aborigènes. Ainsi, je conçois qu’on puisse appeler le pirate chananéen Inachus fils de l’Océan et de Téthys. Il avait surgi de la mer. Ainsi encore Dardanus était fils de Jupiter, de Zeus, du dieu arian par excellence. Il était donc Arian lui-même, et venait de la Samothrace, de l’Arcadie ou même d’Italie, bref du nord. Dans la Laconie, avant l’invasion dorienne, on rencontre des demi-autochtones, c’est-à-dire des peuples qui ne sont ni entièrement arians, ni entièrement sémites. Leurs généalogies remontent à Lélex et à la nymphe topique Kléocharia. (Voir Grote, t. I, p. 133, 230, 387.)