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productions fut extrême, et le nombre des œuvres perdues est extraordinaire. Pour l’Iliade et l’Odyssée que nous connaissons, nous n’avons plus les Æthiopiques d’Arctinus, la Petite Iliade de Leschès, les Vers cypriotes, la Prise d’Œchalie, le Retour des vainqueurs de Troie, la Thébaïde, les Épigones, les Arimaspies (1)[1], et une foule d’autres. Telle fut la littérature du passé le plus ancien des Grecs : elle resta didactique et narrative, positive et raisonnable, tant qu’elle fut ariane. L’infusion puissante du sang mélanien l’entraîna plus tard vers le lyrisme, en la rendant incapable de continuer dans ses premières et plus admirables voies.

Il serait inutile de s’étendre davantage sur ce sujet. C’est assez en dire que de reconnaître la supériorité de l’inspiration hellénique de l’une comme de l’autre époque sur tout ce qui s’est fait depuis. La gloire homérique, non plus qu’athénienne, n’a jamais été égalée. Elle atteignit le beau plutôt que le sublime. Certainement, elle restera à jamais sans rivale, parce que des combinaisons de race pareilles à celles qui la causèrent ne peuvent plus se représenter.


CHAPITRE IV.

Les Grecs sémitiques.

J’ai beaucoup devancé les temps et embrassé pour ainsi dire l’histoire de la Grèce hellénique dans son entier, après avoir montré les causes de son éternelle débilité politique. Maintenant je reviens en arrière, et, rentrant dans le domaine des questions d’État, je continuerai à suivre l’influence du sang sur les affaires de la Grèce et des peuples contemporains.

Après avoir mesuré la durée de l’aptitude artistique, j’en




(1) La perte de ce poème est bien regrettable. Il nous aurait beaucoup appris sur les Arians de l’Asie centrale. (Grote, t. II, p. 158 et 162.)

  1. (1) La perte de ce poème est bien regrettable. Il nous aurait beaucoup appris sur les Arians de l’Asie centrale. (Grote, t. II, p. 158 et 162.)