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formèrent de proche en proche dans toute l’Asie orientale, dans les îles du Japon, dans les archipels de la mer des Indes ; ils touchèrent l’est de l’Afrique, ils enveloppèrent toutes les îles de la Polynésie, et, placés de la sorte en face des terres américaines, dans le nord comme dans le sud, aux Kouriles comme à l’île de Pâques, ils rentrèrent fortuitement, par petites bandes peu nombreuses, et en abordant aux points les plus divers, dans ces régions quasi désertes où n’habitaient plus que des descendants clairsemés de quelques traînards détachés de l’arrière-garde des multitudes jaunes, auxquelles, race mixte qu’ils étaient, ces Malais devaient en partie leur naissance, leur aspect physique et leurs aptitudes morales.

Du côté de l’ouest, et en tirant indéfiniment vers l’Europe, pas de peuples mélaniens, mais le contact le plus forcé, le plus inévitable entre les Finnois et les blancs. Tandis qu’au sud, ces derniers, fugitifs heureux, forçaient tout à plier sous leur empire et s’alliaient en maîtres aux populations indigènes, dans le nord, au contraire, ils commencèrent l’hymen en opprimés. Il est douteux que les nègres, maîtres de choisir, eussent beaucoup envié leur alliance physique ; il ne l’est pas que les jaunes l’aient ardemment souhaitée. Soumis à l’influence directe de l’invasion finnique, les Celtes, et surtout les Slaves, qu’on en distingue avec peine, furent assaillis, tourmentés, puis forcés de transporter leur séjour en Europe, par des déplacements graduels. Ainsi, bon gré mal gré, ils commencèrent de bonne heure à s’allier aux petits hommes venus d’Amérique ; et, lorsque leurs pérégrinations ultérieures leur eurent fait rencontrer dans les différents pays occidentaux de nouveaux établissements de mêmes créatures, ils eurent d’autant moins de raisons de répugner à leur alliance.

Si l’espèce blanche tout entière avait été expulsée de ses domaines primitifs dans l’Asie centrale, le gros des peuples jaunes n’aurait eu rien à faire qu’à se substituer à elle dans les domaines abandonnés. le Finnois aurait dressé son wigwam de branchages sur les ruines des monuments anciens, et, agissant suivant son naturel, il s’y serait assis, engourdi, endormi, et le monde n’aurait plus entendu parler de ses masses