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Il resterait à examiner une troisième nation américaine, établie dans les plaines du nord, au pied des monts Alléghanis, à une époque fort obscure. Des restes de travaux considérables et des tombeaux sans nombre se font apercevoir au sein de cette région. Ils se divisent en plusieurs classes indicatives de dates et de races fort différentes. Mais les incertitudes s’accumulent sur cette question. Jusqu’à présent rien de positif n’a encore été découvert. S’attacher à un problème encore si peu et si mal étudié, ce serait s’enfoncer gratuitement dans des hypothèses inextricables (1)[1]. Je laisserai donc les nations alléghaniennes absolument à l’écart, et je passerai immédiatement à l’examen d’une difficulté qui pèse sur la naissance de leur mode de culture, quel qu’ait pu être son degré, tout comme sur celle de la culture des empires du Mexique et du Pérou des différents âges. On doit se demander pourquoi quelques nations américaines ont été induites à s’élever au-dessus de toutes les autres, et pourquoi le nombre de ces nations a été si limité, en même temps que leur grandeur relative est, en fait, restée si médiocre ?

C’est déjà avoir une réponse que d’observer, comme on a pu le faire d’après les remarques précédentes, que ces développements partiels avaient été déterminés en partie par des combinaisons fortuites entre les mélanges jaunes et noirs. En voyant combien les aptitudes résultant de ces combinaisons étaient en définitive bornées, et les singulières lacunes qui

(1) Des monuments de différentes espèces, mais extrêmement grossiers, sont répandus jusque dans le Nouveau-Mexique et la Calirornie. (L. G. Squier, Extract from the American Review for nov. 1848.) Plusieurs de ces constructions remontaient à une époque excessivement reculée, et ne concernent pas les races américaines actuelles. C’est aux Finnois primitifs qu’il faut les rapporter ; aussi n’est-ce pas à cette classe qu’il est fait ici allusion. — Les Alleghaniens paraissent avoir transmis aux Lenni-Lenapes actuels ce mode d’écriture mnémonique qui consiste en signes arbitraires tracés sur une planchette dans le but de rappeler les détails d’un récit à ceux qui le savent et à les empêcher de se tromper dans l’ordre de succession des idées. C’est dans ce système qu’est reproduit le chant mythique intitulé : Wolum-Olum, la Création, donné par E. G. Squier, dans le Historical and mythological traditions of the Algonquino, p. 6.

  1. (1) Des monuments de différentes espèces, mais extrêmement grossiers, sont répandus jusque dans le Nouveau-Mexique et la Calirornie. (L. G. Squier, Extract from the American Review for nov. 1848.) Plusieurs de ces constructions remontaient à une époque excessivement reculée, et ne concernent pas les races américaines actuelles. C’est aux Finnois primitifs qu’il faut les rapporter ; aussi n’est-ce pas à cette classe qu’il est fait ici allusion. — Les Alleghaniens paraissent avoir transmis aux Lenni-Lenapes actuels ce mode d’écriture mnémonique qui consiste en signes arbitraires tracés sur une planchette dans le but de rappeler les détails d’un récit à ceux qui le savent et à les empêcher de se tromper dans l’ordre de succession des idées. C’est dans ce système qu’est reproduit le chant mythique intitulé : Wolum-Olum, la Création, donné par E. G. Squier, dans le Historical and mythological traditions of the Algonquino, p. 6.