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Des contrées du Missouri on descend vers le Mexique, où l’on trouve ces signes spécifiques plus altérés encore, et néanmoins reconnaissables sous une carnation beaucoup plus bronzée. Cette circonstance pourrait égarer la critique, si, par un bonheur qui se reproduit rarement dans l’étude des antiquités américaines, l’histoire elle-même ne se chargeait d’affirmer la parenté des Astèques, et de leurs prédécesseurs les Toltèques, avec les hordes de chasseurs des noirs de la Colombia (1)[1]. C’est de ce fleuve que partirent les migrations des uns comme des autres vers le sud. La tradition est certaine : la comparaison des langues la confirme pleinement. Ainsi les Mexicains sont alliés à la race jaune par l’intermédiaire des Chinooks, mais avec immixtion plus forte d’un élément étranger (2)[2].

Au delà de l’isthme commencent deux grandes familles qui se subdivisent en des centaines de nations dont plusieurs, devenues imperceptibles, sont réduites à douze ou quinze individus. Ces deux familles sont celle du littoral de l’océan Pacifique, et cette autre qui, s’étendant depuis le golfe du Mexique jusqu’au Rio de la Plata, couvre l’empire du Brésil, comme elle posséda jadis les Antilles. La première comprend les peuples péruviens. Ce sont les plus bruns, les plus rapprochés de la couleur noire de tout le continent, et, en même temps, ceux qui ont le moins de rapports généraux avec la race jaune. Le nez est long, saillant, fortement aquilin ; le front fuyant, comprimé sur les côtés, tendant à la forme pyramidale, et cependant on retrouve encore des stigmates mongols dans la disposition et la coupe oblique des yeux, dans la saillie des pommettes, dans la chevelure noire, grossière et lisse. C’en est assez pour tenir l’attention en éveil et la préparer à ce qui va lui être offert chez les tribus de l’autre groupe méridional qui embrasse toutes les peuplades guaranis. Ici le type finnique reparaît avec force et éclate d’évidence.

Les Guaranis, ou Caribes ou Caraïbes, sont généralement

(1) Pickering, p. 41.

(2) Pour les Californiens, M. Pickering s’exprime ainsi : « The first glame of the Californians satisfied me of their malay affinity. » (P. 100.)


  1. (1) Pickering, p. 41.
  2. (2) Pour les Californiens, M. Pickering s’exprime ainsi : « The first glame of the Californians satisfied me of their malay affinity. » (P. 100.)