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période. L’empire russe, terre de transition entre les races jaunes, les nations sémitisées et romanisées du sud et l’Allemagne, manque essentiellement d’homogénéité, n’a reçu jamais que de trop faibles apports de l’essence noble, et ne peut s’élever qu’à des appropriations imparfaites d’emprunts faits de tous côtés à la nuance hellénique, comme à la nuance italienne, comme à la nuance française, comme à la conception allemande. Encore ces appropriations ne dépassent-elles pas l’épiderme des masses nationales.

La Prusse, à la prendre d’après son extension actuelle, possède plus de ressources germaniques que l’Autriche, mais dans son noyau elle est inférieure à ce pays, où le groupe fortement arianisé des Madjars fait pencher la balance, non pas suivant la mesure de la civilisation, mais suivant celle de la vitalité, ce dont seulement il s’agit dans ce livre, on ne saurait trop s’en pénétrer.

En somme, la plus grande abondance de vie, l’agglomération de forces la plus considérable se trouve aujourd’hui concentrée et luttant avec désavantage contre le triomphe infaillible de la confusion romaine dans la série de territoires qu’embrasse un contour idéal qui, partant de Tornéo, enfermant le Danemark et le Hanovre, descendant le Rhin à une faible distance de sa rive droite jusqu’à Bâle, enveloppe l’Alsace et la haute Lorraine, serre le cours de la Seine, le suit jusqu’à son embouchure, se prolonge jusqu’à la Grande-Bretagne et rejoint à l’ouest l’Islande (1)[1].

(1) Pour saisir dans sa véritable signification l'opinion exprimée ici, il faut se rappeler qu’il n’est question que d’une agglomération approximative. Des débris arians, plus ou moins bien conservés, se trouvent encore sur toutes les lignes de routes suivies par les races germaniques. De même qu’on en peut remarquer de très petits vestiges en Espagne, en Italie, en Suisse, partout où la configuration du sol a favorise la formation et la conservation de ces dépôts, de même encore il s’en trouve dans le Tyrol, dans la Transylvanie, dans les montagnes de l’Albanie, dans le Caucase, dans l’Hindou-Koh, et jusqu’au fond des vallées hautes les plus orientales du Thibet. Il serait même imprudent d’affirmer qu’on n’en pourrait plus découvrir quelques-uns dans la haute Asie. Mais ce sont des spécimens fortement oblitérés déjà pour la plupart, impuissants, à peine perceptibles, qui

  1. (1) Pour saisir dans sa véritable signification l'opinion exprimée ici, il faut se rappeler qu’il n’est question que d’une agglomération approximative. Des débris arians, plus ou moins bien conservés, se trouvent encore sur toutes les lignes de routes suivies par les races germaniques. De même qu’on en peut remarquer de très petits vestiges en Espagne, en Italie, en Suisse, partout où la configuration du sol a favorise la formation et la conservation de ces dépôts, de même encore il s’en trouve dans le Tyrol, dans la Transylvanie, dans les montagnes de l’Albanie, dans le Caucase, dans l’Hindou-Koh, et jusqu’au fond des vallées hautes les plus orientales du Thibet. Il serait même imprudent d’affirmer qu’on n’en pourrait plus découvrir quelques-uns dans la haute Asie. Mais ce sont des spécimens fortement oblitérés déjà pour la plupart, impuissants, à peine perceptibles, qui n’échappent à une disparition, pour ainsi dire, instantanée, que grâce à l’inaction dans laquelle ils se maintiennent, et qui les défend heureusement de tout contact.