Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/481

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes ces populations qui se ruent avec fureur vers le retour à la romanité, est précisément ce qui leur donne leur sève et les anime. Il perd chaque jour du terrain ; mais il existe, et l’on en peut voir la preuve dans la longue obstination avec laquelle le droit individuel se maintient, même parmi les hommes d’église, sur ce sol qui si avidement cherche à absorber ses régénérateurs (1)[1].

De nombreux États se modèlent de leur mieux, bien qu’avec des nuances innombrables, d’après le prototype lombard. Les provinces mal réunies du royaume de Bourgogne, la Provence, puis le Languedoc, la Suisse méridionale, lui ressemblent sans avoir son éclat. Généralement l’élément barbare est trop affaibli dans ces contrées pour prêter autant de forces à la romanité (2)[2]. Dans le centre et dans le sud de la Péninsule, il est presque absent ; aussi n’y voit-on que des agitations sans résultat et des convulsions sans grandeur. Sur ces territoires, les invasions teutoniques, n’ayant été que passagères, n’ont produit que des résultats incomplets, n’ont agi que dans un sens dissolvant. Le désordre ethnique n’en est devenu que plus considérable. De nombreux retours des Grecs et les colonisations sarrasines n’ont pas été de nature à y porter remède. Un moment, la domination normande a donné une valeur

(1) Sismondi, Histoire des républiques italiennes. — Cet auteur, complètement inattentif aux questions de races, donne avec une exactitude qui n’en est que plus frappante une foule d’indications ethniques dans le sens indiqué ici. Mais ce qu’on peut lire de mieux à cet égard, c’est le poème d’un contemporain, le moine Gunther (Ligurinus, sive de rebus gestis imperatoris Caesaris Friderici Primi Aug., cognomento Ænobarbi libri X, Heydelbergæ ; 1812, in-8o). Ce poème se trouve aussi imprimé dans des collections. Il peint avec une vérité admirable, et qui n’est ni sans grandeur ni sans beauté, l’antagonisme violent et irréconciliable des groupes romains et barbares. — Voir aussi Muratori. Script, rerum Italie.

(2) Dans toutes ces contrées, des établissements germaniques de très faible étendue ont conservé leur individualité jusqu’à nos jours. Ce que sont, dans l’Italie orientale, la république de Saint-Martin et les VII et VIII Communes, les Teutons du mont Rosa et du Valais le sont également. — On trouve également des débris scandinaves dans certaines parties des petits cantons.


  1. (1) Sismondi, Histoire des républiques italiennes. — Cet auteur, complètement inattentif aux questions de races, donne avec une exactitude qui n’en est que plus frappante une foule d’indications ethniques dans le sens indiqué ici. Mais ce qu’on peut lire de mieux à cet égard, c’est le poème d’un contemporain, le moine Gunther (Ligurinus, sive de rebus gestis imperatoris Caesaris Friderici Primi Aug., cognomento Ænobarbi libri X, Heydelbergæ ; 1812, in-8o). Ce poème se trouve aussi imprimé dans des collections. Il peint avec une vérité admirable, et qui n’est ni sans grandeur ni sans beauté, l’antagonisme violent et irréconciliable des groupes romains et barbares. — Voir aussi Muratori. Script, rerum Italie.
  2. (2) Dans toutes ces contrées, des établissements germaniques de très faible étendue ont conservé leur individualité jusqu’à nos jours. Ce que sont, dans l’Italie orientale, la république de Saint-Martin et les VII et VIII Communes, les Teutons du mont Rosa et du Valais le sont également. — On trouve également des débris Scandinaves dans certaines parties des petits cantons.