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le dernier siège de l’influence germanique n’est plus au milieu d’elles. Il s’est transporté en Angleterre. C’est là qu’il déploie encore avec le plus d’autorité la part qu’il a gardée de son ancienne puissance.

Lorsqu’il a été question des Celtes, on a vu déjà que la population des îles Britanniques au temps de César était formée d’une couche primitive de Finnois, de plusieurs nations galliques différemment affectées par leur mélange avec ces indigènes, mais certainement très dégradées par leur contact, et de plus d’une immigration considérable de Belges germanisés, occupant le littoral de l’est et du sud.

Ce fut à ces derniers surtout que les Romains eurent affaire, tant pour la guerre que pour la paix. A côté de ces tribus d’origine étrangère vinrent se placer de très bonne heure, s’ils n’y étaient pas déjà lors de l’arrivée de César, des Germains plus purs, appelés par les documents gallois Coritaniens (1)[1]. A dater de ce moment, les invasions et les immigrations partielles des groupes teutoniques ne cessèrent plus jusqu’à l’an 449, date ordinairement, bien qu’abusivement, assignée aux débuts de la période anglo-saxonne. Sous Probus, le gouvernement impérial colonisa dans l’île beaucoup de Vandales ; quelque temps après, il y amena des Quades et des Marcommans (2)[2]. Honorius établit dans les cantons du nord plus de quarante cohortes de barbares qui amenèrent avec eux femmes et enfants. Ensuite des Tungres, en nombre considérable, reçurent encore des terres. Toutes ces accessions furent assez importantes pour couvrir d’une population nouvelle la côte de l’ouest, et nécessiter la création d’un fonctionnaire spécial qui, dans la hiérarchie romaine de l’île, portait le titre de préfet de la côte saxonne. Ce titre démontre que, longtemps avant qu’il fût question des deux frères héroïques Hengest et

(1) Kemble, die Sachsen in England, übers. von Chr. Brandes, Leipzig, in-8o, 1853, t. I, p. 7. — Ptolémée appelle cette population Korianoi (II, 3). Elle habitait les comtés actuels de Lincoln, Leicester, Rutland, Northampton, Nottinghani et Derby. — Voir aussi Dieffenbach, Celtica I.

(2) Kemble, ouvr. cité, p. 9.


  1. (1) Kemble, die Sachsen in England, übers. von Chr. Brandes, Leipzig, in-8o, 1853, t. I, p. 7. — Ptolémée appelle cette population Korianoi (II, 3). Elle habitait les comtés actuels de Lincoln, Leicester, Rutland, Northampton, Nottinghani et Derby. — Voir aussi Dieffenbach, Celtica I.
  2. (2) Kemble, ouvr. cité, p. 9.