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premières nappes rencontrent des Celtes et des Slaves ; à l’est, outre ces derniers, d’assez nombreux détritus arians, provenant des invasions très anciennes des Sarmates, des Gètes, des Thraces, bref des collatéraux de leurs propres ancêtres, sans compter les dernières nations de race noble qui continuaient à sortir de l’Asie. De là, supériorité marquée chez les tribus gothiques, que de tels mélanges ne pouvaient affaiblir. Peu à peu cependant l’égalité, l’équilibre ethnique entre les deux courants se rétablit. A mesure que les premières émissions occidentales sont recouvertes par de nouvelles plus pures, l’invasion Scandinave s’élève aux plus majestueuses proportions ; de telle sorte que, si les Sicambres et les Chérusques avaient promptement cessé d’équivaloir aux hommes de l’empire gothique, les Franks peuvent être hardiment considérés comme les dignes frères des guerriers d’Hermanrik, et à plus forte raison les Saxons de la même époque ont droit au même éloge.

Mais, en même temps que tant de grandes races affluaient vers la Germanie méridionale, la Gaule et l’Italie, les catastrophes hunniques, arrachant les Goths et les derniers Alains à leurs sujets slaves, les reportaient en masse sur les points où les autres nations germaniques tendaient également à se concentrer. Il en résulta que l’orient de l’Europe, à peu près dépouillé de ses forces arianes, fut rendu au pouvoir des Slaves et des envahisseurs de race finnique, qui devaient plonger définitivement ces derniers dans l’abaissement irrémédiable dont de plus nobles dominateurs n’avaient jamais eu l’influence de les tirer. Il en résulta aussi que toutes les forces de l’essence germanique tendaient à s’accumuler d’une façon à peu près exclusive dans les parties les plus occidentales du continent, voire dans le nord-ouest. De cette disposition des principes ethniques devait résulter toute l’organisation de l’histoire moderne. Maintenant, avant d’aller plus loin, il convient d’examinier en elle-même cette famille ariane germanique dont nous venons de suivre les étapes. Rien de plus nécessaire que de préciser exactement sa valeur avant de l’introduire au milieu de la dégénération romaine.