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mourir. Ils disparurent. Les Kabyles, que l’on prétend descendre d’eux, ont conservé en effet quelque chose de la physionomie septentrionale, et cela d’autant plus aisément que les habitudes sporadiques dans lesquelles leur décadence les a fait choir, en les rangeant au niveau des peuplades voisines, continuent à maintenir un certain équilibre entre les éléments ethniques dont ils sont actuellement formés. Mais, examinés avec quelque attention, ils laissent constater que le peu de traits teutoniques survivant dans leur physionomie est contrasté par beaucoup d’autres appartenant aux races locales. Et pourtant ces Kabyles si dégénérés sont encore les plus laborieux, les plus intelligents et les plus utilitaires des habitants de l’occident africain.

Les Longobards ont mieux défendu leur pureté, que les Vandales ; ils ont eu aussi cet avantage de pouvoir se retremper à plusieurs reprises dans la source d’où sortait leur sang ; aussi ont-ils duré plus longtemps et exercé une plus grande action. Tacite les avait à peine remarqués aux environs de la Baltique, où ils vivaient de son temps. Ils y touchaient encore au berceau commun des nobles nations dont ils faisaient partie. Descendant ensuite plus au sud, ils gagnèrent les contrées moyennes du Rhin et le haut Danube, et ils y séjournèrent assez pour s’empreindre de la nature des races locales, ce dont le caractère celtisé de leur dialecte porte témoignage (1)[1]. Malgré ces mélanges, ils n’avaient nullement oublié ce qu’ils étaient, et longtemps après qu’ils se furent établis dans la vallée du Pô, Prosper d’Aquitaine, Paul diacre et l’auteur du poème anglo-saxon de Beowulf voyaient encore en eux des descendants primitifs des Scandinaves (2)[2].

Les Burgondes, placés jadis par Pline dans le Jutland, peu de temps sans doute après qu’ils venaient d’y arriver, appartenaient, comme les Longobards, à la branche norwégienne (3)[3] ;

(1) Munch, p. 46 et 48.

(2) Ibid.

(3) Keferstein (Keltische Alterth., t. I, p. XXXI) signale dans leur composition, au moment où ils arrivèrent sur le Rhin, des mélanges gothiques et vandales. Il n’y a, en effet, rien de plus vraisemblable. Je n’entends parler ici que de leur état premier.


  1. (1) Munch, p. 46 et 48.
  2. (2) Ibid.
  3. (3) Keferstein (Keltische Alterth., t. I, p. XXXI) signale dans leur composition, au moment où ils arrivèrent sur le Rhin, des mélanges gothiques et vandales. Il n’y a, en effet, rien de plus vraisemblable. Je n’entends parler ici que de leur état premier.