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plus digne, moins agitée, plus noble, plus respectable, aurait été beaucoup plus longue. Malheureusement, les masses arianes-grecques n’étaient pas comparables en nombre aux immigrations d’Asie (1)[1].

Je ne date pas la révolution opérée dans les instincts des nations grecques du jour où se firent les mélanges avec les colonisations sémitiques, ou les établissements des Doriens dans le Péloponèse, et, plus anciennement, ceux des Ioniens dans l’Attique. Je me contente de partir du moment où les résultats de tous ces faits modifièrent la pondération des races. Alors l’ancien gouvernement monarchique prit fin. Cette forme de royauté équilibrée avec une grande liberté individuelle, par l’accord des pouvoirs publics, ne convenait plus au tempérament passionné, irréfléchi, incapable de modération, de la race métisse alors produite. Désormais, il fallait du nouveau. L’esprit asiatique était en état d’imposer à ce qui restait d’esprit arian un compromis conforme à ses besoins, et il put, tant il était fort, ne laisser à son associé que des apparences pour satisfaire ce goût de liberté si indélébile dans la nature blanche, que, quand la chose n’existe pas, c’est alors surtout qu’on cherche à mettre le mot en relief.

Au lieu de la pondération, on voulut de l’excessif. Le génie de Sem poussait à l’absolutisme complet. Le mouvement était irrésistible. Il ne s’agissait que de savoir entre quelles mains la puissance allait résider. La confier, telle qu’on la voulait faire, à un roi, à un citoyen élevé au-dessus de tous les autres, c’était demander l’impossible à des groupes hétérogènes qui n’avaient pas assez d’unité pour se réunir sur un terrain aussi



(1) On a fait d’immenses progrès dans la compréhension de la mythologie hellénique. La distinction est parfaitement établie entre les dogmes, les cultes et les rites venus d’Asie et ceux qui ont eu leurs sources dans des notions européennes. Ce qui reste à faire maintenant est d’une grande difficulté, mais aussi d’un grand intérêt. On sait que les mystères cabires et telchines sont sémitiques, et que l’oracle dodonéen est, pour le fond du moins, d’institution septentrionale. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est séparer les données arianes des mélanges finnois. La proportion de ces éléments religieux divers, sémitique, arian, finnique, donnerait la composition exacte du sang grec.

  1. (1) On a fait d’immenses progrès dans la compréhension de la mythologie hellénique. La distinction est parfaitement établie entre les dogmes, les cultes et les rites venus d’Asie et ceux qui ont eu leurs sources dans des notions européennes. Ce qui reste à faire maintenant est d’une grande difficulté, mais aussi d’un grand intérêt. On sait que les mystères cabires et telchines sont sémitiques, et que l’oracle dodonéen est, pour le fond du moins, d’institution septentrionale. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est séparer les données arianes des mélanges finnois. La proportion de ces éléments religieux divers, sémitique, arian, finnique, donnerait la composition exacte du sang grec.