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celle de Khéta devint d’un usage commun (1)[1]. Néanmoins, les peuples voisins n’admirent jamais cette dernière modification, dont ils ne comprenaient pas sans doute la simplicité, et avec une ténacité de mémoire des plus précieuses pour la clarté des annales, les peuples finniques continuent encore d’appeler les Suédois d’aujourd’hui Ruotslaine ou Rootslane. tandis que les Russes ne sont pour eux que des Wænalnine ou Wænelane, des Wendes (2)[2].

Les nations Scandinaves étaient à peine établies dans leur péninsule, quand un voyageur d’origine hellénique vint pour la première fois visiter ces latitudes, patrie redoutée de toutes les horreurs, au sentiment des nations de la Grèce et de l’Italie. Le Massaliote Pythias poussa ses voyages jusque sur la côte méridionale de la Baltique.

Il ne trouva encore dans le Danemark actuel que des Teutons, alors celtiques, comme leur nom en fait foi (3)[3]. Ces peuples possédaient le genre de culture utilitaire des autres nations de leur race  ; mais à l’est de leur territoire se trouvaient les Guttons, et avec ceux-ci nous revoyons les Khétas  ; c’était une fraction de la colonie poméranienne (4)[4]. Le navigateur grec les visita dans un bassin intérieur de la mer qu’il nomme Mentonomon. Ce bassin est, à ce qu’il semble, Frische-Haff,

(1) Munch, ouvr. cité, p. S9.

(2) Ibid., p. 56.

(3) Le nom de Teut, que se donnent aujourd’hui les Allemands, est d’un usage fort ancien parmi les nations des Kymris, et n’a absolument rien de germanique. On trouve dans l’Italie aborigène Teuta pour le nom primitif de Pise. Les habitants s’appelaient Teutanes, Teutani ou Teutæ. (Pline, Hist. natur., III, 8.) — Les guerriers de la Gaule avaient établi en Cappadoce la tribu des Teutobodiaci, en Pannonie, la ville de Teutobourgion, dans le nord de la Grèce, les Teutai (Id., ibid.) — On connaît une foule de noms d’hommes celtiques dans la composition desquels entre ce mot, Teutobochus, Teutomalus, etc. (Dieffeubach, Celtica II, I Abth, p. 193, 338.) — Munch considère les Thjust du Smaaland comme des Celtes d’origine. (P. 46.) — Deutsch ne parait pas avoir été pris collectivement avant le IXe siècle de notre ère.

(4) Ils s’étaient établis sur les terres des nations slaves qu’ils avaient forcées au partage, et dont ils paraissent avoir expulsé la noblesse. (Schaffarik, Slaw. Alterth., t. I, p. 106.)

  1. (1) Munch, ouvr. cité, p. S9.
  2. (2) Ibid., p. 56.
  3. (3) Le nom de Teut, que se donnent aujourd’hui les Allemands, est d’un usage fort ancien parmi les nations des Kymris, et n’a absolument rien de germanique. On trouve dans l’Italie aborigène Teuta pour le nom primitif de Pise. Les habitants s’appelaient Teutanes, Teutani ou Teutæ. (Pline, Hist. natur., III, 8.) — Les guerriers de la Gaule avaient établi en Cappadoce la tribu des Teutobodiaci, en Pannonie, la ville de Teutobourgion, dans le nord de la Grèce, les Teutai (Id., ibid.) — On connaît une foule de noms d’hommes celtiques dans la composition desquels entre ce mot, Teutobochus, Teutomalus, etc. (Dieffeubach, Celtica II, I Abth, p. 193, 338.) — Munch considère les Thjust du Smaaland comme des Celtes d’origine. (P. 46.) — Deutsch ne parait pas avoir été pris collectivement avant le IXe siècle de notre ère.
  4. (4) Ils s’étaient établis sur les terres des nations slaves qu’ils avaient forcées au partage, et dont ils paraissent avoir expulsé la noblesse. (Schaffarik, Slaw. Alterth., t. I, p. 106.)