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qué à la contrée noble par excellence, Skanzia, la Scandinavie, l’île ou la presqu’île des Sakas. Enfin, une dernière transformation, qui fait dans ce moment l’orgueil de l’Amérique, après avoir brillé dans la haute Germanie et dans les îles Britanniques, est celle de Saxna, Sachsen, les Saxons, véritables Sakasunas, fils des Sakas des dernières époques[1].


    tenant et habitée par une seule race ; il déclare, au contraire, que le nombre des Skolotes y est relativement très petit ; avec eux il nomme un grand nombre de nations qui ne leur sont apparentées en rien (IV, 20, 21, 22, 23, 46, 57, 99). Il les considère comme le peuple dominateur de la région pontique, et, en outre, comme le plus intelligent (IV, 46). Il leur attribue une langue médique, et, en effet, d’après tous les mots et tous les noms qu’il allègue, les Scythes parlaient incontestablement une langue ariane ; enfin, il n’y a pas de doute à conserver que, pour lui, les Skolotes ne soient les Sakas des Hindous et les Iraniens. Beaucoup plus tard, c’est encore l’avis de Strabon. Il est inévitable désormais de s’y ranger et de convenir, dans le cas actuel, comme dans bien d’autres, que c’est un mauvais système que de ne vouloir jamais apercevoir dans un pays qu’une seule race ; d’attribuer à cette race le premier type venu, en dépit des réclamations des gens mieux informés, et il faut donner raison, en l’affaire présente, au plus récent historien de la Norwège, M. Munch, qui, dans l’admirable préambule de son récit, montre les régions pontiques, avant le Xe siècle qui précéda notre ère, comme incessamment parcourues et dominées par des nations de cavaliers arians qui se succédaient les unes aux autres, courbant les populations slaves, finniques et métisses sous leur souffle, comme le vent d’est courbe les épis sous le sien. (Munch, Det norske folk Historie, trad. all. p. 13.) — En dernier lieu, enfin, il faut en croire les médailles des rois scythes, qui ne portent jamais dans leurs effigies l’ombre d’un trait mongol, comme on peut s’en convaincre aisément un jetant un coup d’œil sur les monnaies de Leuko Ier, de Phascuporis Ier, de Gegaepirés, de Rhaemetalcés, de Rhescuporis, etc. Toutes ces médailles montrent la physionomie ariane parfaitement évidente, ce qui constitue une démonstration matérielle à laquelle il n’y a pas de réplique. — Voir aussi toute la série des démonstrations appuyées sur des faits et des témoignages historiques, puisés dans les écrivains grecs, romains et chinois. Ritter, Asien, Ier Th., VIe Buch, West-Asien, Band. V, p. 583 à p. 716.) J’ai emprunté de nombreux détails à cette admirable et féconde accumulation de recherches.

  1. A l’ordinaire, on fait dériver le nom de Saxon du mot sax ou scax, couteau. Cette étymologie convient d’autant moins que les Saxons étaient remarqués pour la grandeur de leurs épées, et se servaient d’ailleurs préférableinent des haches d’armes : « Securibus gladiisque longis, » dit Henri de Huntingdon. — Kemble produit un