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et, fondamentalement, il n’y a que l’espèce blanche qui le soit. On ne rencontre que chez elle la source de cette fermeté de la volonté, produite par la sûreté du jugement. Une nature énergique veut fortement, par la raison qu’elle a fortement saisi le point de vue le plus avantageux ou le plus nécessaire. Dans les arts de la paix, sa vertu s’exerce aussi naturellement que dans les fatigues d’une existence belliqueuse. Si les races blanches, fait incontestable, sont plus sérieusement braves que les autres familles, ce n’est aucunement parce qu’elles font moins de cas de l’existence, au contraire ; c’est que, tout aussi obstinées quand elles attendent du travail intellectuel ou matériel un résultat précieux que lorsqu’elles prétendent jeter bas les remparts d’une ville, elles sont surtout pratiquement intelligentes, et perçoivent le plus distinctement leur but. Leur bravoure résulte de là, et non pas de la surexcitation des organes nerveux, comme chez les peuples qui n’ont pas eu ou qui ont laissé perdre ce mérite distinctif.

Les Slaves, trop mélangés, étaient dans ce dernier cas. Ils y sont encore, et plus peut-être qu’autrefois. Ils déployaient beaucoup de valeur guerrière quand il le fallait, mais leur intelligence, affaiblie par les influences finniques, ne s’élevait que dans un cercle d’idées trop étroit, et ne leur montrait pas assez souvent ni assez clairement les grandes nécessités qui s’imposent à la vie des nations illustres. Quand le combat était inévitable, ils y marchaient, mais sans entraînement, sans enthousiasme, sans autre désir que celui de se retirer bien moins du péril que des fatigues, infructueuses à leurs yeux, dont l’état de guerre est hérissé. Ils souscrivaient à tout pour en finir, et retournaient avec joie au travail des champs, au commerce, aux occupations domestiques. Toutes leurs prédilections se concentraient là.

Cette race, ainsi faite, ne posséda donc son isonomie que d’une manière fort obscure, puisque cette isonomie ne s’exerça que dans des centres trop petits pour être encore visibles à travers les ténèbres des âges, et ce n’est guère que par son association à ses conquérants mieux doués que l’on réussit à l’apercevoir et à juger ses qualités comme ses défauts. Trop