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soutenues par la politique des souverains de l’Assyrie. Or, de la fortune des colonies dépendait celle des métropoles (1)[1].

Il y avait ainsi accord entre les Arians Grecs et les Arians Iraniens. Le lien commun était ce vaste élément sémitique sur lequel, chacun chez soi, ils avaient dominé, et qui, tôt ou tard, par une voie ou par une autre, devait les absorber également dans son unité agrandie.

Il peut paraître singulier que je dise que les Arians Grecs eussent jamais dominé chez eux le principe sémitique, après avoir démontré que la plus grande partie de leur civilisation en était faite. Pour donner raison de cette contradiction apparente, je n’ai qu’à rappeler une réserve inscrite plus haut. En disant que la culture grecque était principalement d’origine sémitique, je réservais un certain état antérieur que je vais examiner maintenant, et qui contient, avec trois éléments tout à fait arians, l’histoire primitive de l’hellénisme épique. Ces éléments sont : la pensée gouvernementale, l’aptitude militaire, un genre bien particulier de génie littéraire. Tous les trois ressortent de l’hymen de ces deux instincts arians, la raison et la recherche de l’utile.

Le fondement de la doctrine gouvernementale des Arians Hellènes était la liberté personnelle. Tout ce qui pouvait garantir ce droit, dans la plus grande extension possible, était bon et légitime. Ce qui le restreignait était à repousser. Voilà



(1) Le fait qui démontre le mieux cet état de choses, c’est l’attitude de la majeure partie des États grecs pendant la guerre persique. À la bataille de Platée, 50.000 fantassins et une nombreuse cavalerie hellénique combattirent dans les rangs du grand roi, contre les Athéniens et leurs alliés. Ces troupes furent fournies, non pas par les Ioniens, que je mets à part, mais par les Béotiens, les Locriens, les Maliens, les Thessaliens, c’est-à-dire toute la Grèce orientale. Il faut y ajouter encore les Phocéens. Ces derniers envoyèrent 2.000 hommes aux Perses. Par conséquent, le Péloponèse et l’Attique, voilà tout ce qui résistait. On a fait depuis, de cette campagne d’une minorité contre la majorité de la Grèce, une gloire nationale. (Zumpt, Mémoires de l’Académie de Berlin, Ueber den Stand der Bevœlkerung und die Volksvermehrung im Alterthum, p. 5.)

  1. (1) Le fait qui démontre le mieux cet état de choses, c’est l’attitude de la majeure partie des États grecs pendant la guerre persique. À la bataille de Platée, 50.000 fantassins et une nombreuse cavalerie hellénique combattirent dans les rangs du grand roi, contre les Athéniens et leurs alliés. Ces troupes furent fournies, non pas par les Ioniens, que je mets à part, mais par les Béotiens, les Locriens, les Maliens, les Thessaliens, c’est-à-dire toute la Grèce orientale. Il faut y ajouter encore les Phocéens. Ces derniers envoyèrent 2.000 hommes aux Perses. Par conséquent, le Péloponèse et l’Attique, voilà tout ce qui résistait. On a fait depuis, de cette campagne d’une minorité contre la majorité de la Grèce, une gloire nationale. (Zumpt, Mémoires de l’Académie de Berlin, Ueber den Stand der Bevœlkerung und die Volksvermehrung im Alterthum, p. 5.)