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Grecs, au point de vue politique, n’eurent que la gloire d’avoir poussé la décomposition gouvernementale aussi loin qu’elle peut aller avant de rencontrer la barbarie ou la servitude étrangère.

Je reviens à l’examen de l’état du peuple de Rome, après l’expulsion des Étrusques, et à l’étude de ses destinées.

Les Sabins étaient, nous l’avons reconnu, la portion la plus nombreuse et la plus influente de cette nationalité de hasard. L’aristocratie sortait d’eux, et ce furent eux qui dirigèrent les premières guerres, Ils ne s’y épargnèrent pas ; cette justice leur est due (1)[1]. En leur qualité de rameau kymrique, ils étaient naturellement hardis. Ils se portaient aisément aux entreprises militaires. Ils étaient très propres à présider aux périlleux travaux d’une république qui ne voyait guère autour de son territoire que des haines ou, à tout le moins, des malveillances.

On ne l’a pas oublié : les Romains, bien que de race italiote et sabine, étaient l’objet de la violente animadversion des tribus latines. Celles-ci ne trouvaient dans ce ramas de guerriers que des renégats de toutes les nationalités de la Péninsule, des gens sans foi ni loi, des bandits qu’il fallait exterminer, et d’autant plus détestables qu’ils étaient des proches parents. Tous ces peuples, ainsi animés, étaient sous les armes contre Rome, ou prêts à s’y mettre.

Autrefois, du temps des rois, la confédération étrusque avait constamment pris fait et cause pour sa colonie ; mais, depuis l’expulsion des Tarquiniens, l’amitié avait fait place à



(1)

XXXI.
For Romans in Rome’s quarrel
Spared neither land nor gold,
Nor son, nor wife, nor limb, nor life,
In the brave days of old.
XXXII.
Then none was of a party ;
Then all were for state, etc.
Macaulay’s Lays of Ancient Rom. Horatius.


  1. (1)
    XXXI.
    For Romans in Rome’s quarrel
    Spared neither land nor gold,
    Nor son, nor wife, nor limb, nor life,
    In the brave days of old.
    XXXII.
    Then none was of a party ;
    Then all were for state, etc.
    Macaulay’s Lays of Ancient Rom. Horatius.