Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cette bestiale habitude. Les Galls l’avaient évidemment contractée par suite de leurs alliances finnoises, puisqu’ils y étaient d’autant moins soumis que le sang des individus était plus indépendant de ces mélanges[1].

À tous ces effets moraux ou autres, il ne reste plus qu’à joindre les résultats produits dans la langue des Kymris par l’association des éléments idiomatiques provenus de la race jaune. Ces résultats sont dignes de considération.

Bien que la conformation physique des Galls, très pareille à celle qu’on observa plus tard chez les Germains, ait conservé longtemps aux premiers la marque irréfragable d’une alliance étroite avec l’espèce blanche, la linguistique n’est arrivée que très tard à appuyer cette vérité de son assentiment[2].

Les dialectes celtiques faisaient tant de résistance à se laisser assimiler aux langues arianes, que plusieurs érudits crurent même pouvoir les dire de source différente. Toutefois, après des recherches plus minutieuses, plus scrupuleuses, on a fini par casser le premier arrêt, et d’importantes conversions ont décidément révisé le jugement. Il est aujourd’hui reconnu et établi que le breton, le gallois, l'erse d’Irlande, le gaëlique d’Écosse, sont bien des rameaux de la grande souche ariane, et parents du sanscrit, du grec et du gothique[3]. Mais combien

  1. Dans les populations de l’Europe actuelle l’ivrognerie est surtout répandue chez les Slaves, les restes de la race kymrique, les Allemands slavisés du sud, et les Scandinaves métis de Finnois ; mais les Lapons y sont les plus abandonnés de tous.
  2. Il est bon de remarquer que la numismatique favorise ce doute. Je citerai, entre autres, une médaille d’or des Médiomatrices, dont la face porte une figure marquée du type le plus laid, le plus vulgaire, le plus commun, et dans lequel l’influence finnique est impossible à méconnaître. Nos rues et nos boutiques sont remplies aujourd’hui de ce genre de physionomies. — Cabinet de S. E. M. le général baron de Prokesch-Osten.
  3. Pott, Encl. Ersch u. Gruber ; Indo-germanischer Sprachst., p. 87. — M. Bopp pense que le celtique ne le cède à aucune langue européenne en abondance de mots provenant de la souche indo-germanique. (Ueber die keltischem Sprachen, et Mémoires de l’Académie de Berlin, 1838, p. 189.) Il ajoute encore que, pour la désignation des rapports grammaticaux, les dialectes celtiques n’ont pas inventé de formes neuves non indo-germaniques, ni rien emprunté, sous ce