Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bridés et relevés à l’angle extrême, trahissent, pour l’observateur le moins exercé, la présence irrécusable du sang finnique à très forte dose.

Ce furent ces hommes si mélangés, tant de l’Angleterre que de l’Armorique, qui se montrèrent le plus longtemps attachés aux superstitions cruelles de leur religion nationale. De tels rites étaient abandonnés et oubliés par le reste de leur famille, qu’eux s’y cramponnaient avec passion. On peut juger du degré d’amour qu’ils lui portaient, en songeant qu’ils conservent actuellement, dans leur préoccupation pour le droit de bris, des notions tirées du code de morale honoré chez leurs antiques compatriotes, les Cimmériens de la Tauride.

Les druides avaient placé parmi ces Armoricains leur séjour de prédilection. C’était chez eux qu’ils entretenaient leurs principales écoles (1)[1].

Conformément à l’instinct le plus obstiné de l’espèce blanche, ils avaient admis les femmes au premier rang des interprètes de la volonté divine. Cette institution, impossible à maintenir dans les régions du sud de l’Asie, devant les notions mélaniennes, leur avait été facile à conserver en Europe. Les hordes jaunes, tout en repoussant leurs mères et leurs filles dans un profond état d’abjection et de servilité, les emploient volontiers, aujourd’hui encore, aux œuvres magiques. L’extrême irritabilité nerveuse de ces créatures les rend propres à ces emplois. J’ai déjà dit qu’elles étaient, des trois races qui composent l’humanité, les femmes les plus soumises aux influences et



(1) Les réunions druidiques annuelles du pays Chartrain n’avaient pas pour but de traiter des questions religieuses ; il ne s’agissait là que d’affaires temporelles. (Cæs., de Bello Gall., VI, 13.) — Une singulière opinion des druides voulait que le peuple entier des Celtes descendît de Pluton. Cette doctrine, reproduite par une bouche et avec des formes romaines, pourrait bien se rattacher à des idées finnoises, et se rapprocher de celles qui mêlent constamment cette race de petite taille aux rochers, aux cavernes et aux mines. (Cæsar, de Bello Gall., VI, 18.) Peut-être aussi n’était-ce qu’un jeu de mots sur le nom commun à toutes les tribus : gal, qui signifie aussi obscurité, et qui, dans cette acception, est la racine des mots teutoniques : Hœlle et Hell, l’enfer, comme du latin : caligo, les ténèbres.

  1. (1) Les réunions druidiques annuelles du pays Chartrain n’avaient pas pour but de traiter des questions religieuses ; il ne s’agissait là que d’affaires temporelles. (Cæs., de Bello Gall., VI, 13.) — Une singulière opinion des druides voulait que le peuple entier des Celtes descendît de Pluton. Cette doctrine, reproduite par une bouche et avec des formes romaines, pourrait bien se rattacher à des idées finnoises, et se rapprocher de celles qui mêlent constamment cette race de petite taille aux rochers, aux cavernes et aux mines. (Cæsar, de Bello Gall., VI, 18.) Peut-être aussi n’était-ce qu’un jeu de mots sur le nom commun à toutes les tribus : gal, qui signifie aussi obscurité, et qui, dans cette acception, est la racine des mots teutoniques : Hœlle et Hell, l’enfer, comme du latin : caligo, les ténèbres.