Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celtisées dans des proportions diverses, vivaient au nord-est de l’Allemagne et sur la ligne des Krapacks, côte à côte avec les nations galliques.

Tous ces faits démontrent que les Slaves de la Gaule et de l’Italie, comme les Ibères d’Espagne, conservaient un rang assez digne et faisaient nombre parmi les États kymriques auxquels ils s’étaient alliés. Sans donc songer à déshonorer gratuitement leur mémoire, cherchons la race servile où elle put être : nous ne trouvons que les Finnois.

Leur contact immédiat devait nécessairement exercer sur leurs vainqueurs, bientôt leurs parents, une influence délétère. On en retrouve les preuves évidentes.

Au premier rang il faut mettre l’usage des sacrifices humains, dans la forme où on les pratiquait, et avec le sens qu’on leur donnait. Si l’instinct destructif est le caractère indélébile de l’humanité entière, comme de tout ce qui a vie dans la nature, c’est assurément parmi les basses variétés de l’espèce qu’il se montre le plus aiguisé. À ce titre, les peuples jaunes le possèdent tout aussi bien que les noirs. Mais, attendu que les premiers le manifestent au moyen d’un appareil spécial de sentiments et d’actions, il s’exerçait aussi chez les Galls, atteints par le sang finnique, d’une autre façon que chez les nations sémitiques, imbues de l’essence mélanienne. On ne voyait pas, dans les cantons celtiques, les choses se passer comme aux bords de l’Euphrate. Jamais, sur des autels publiquement élevés au milieu des villes, au centre de places inondées de la clarté du soleil, les rites homicides du sacerdoce druidique ne s’accomplirent impudemment, avec une sorte de rage bruyante, solennelle, délirante, joyeuse de nuire. Le culte morose et chagrin de ces prêtres d’Europe ne visait pas à repaître des imaginations ardentes par le spectacle enivrant de cruautés raffinées. Ce n’était pas à des goûts savants dans l’art des tortures qu’il fallait arracher des applaudissements. Un esprit de sombre superstition, amant des terreurs taciturnes, réclamait des scènes plus mystérieuses et non moins tragiques. À cette fin, on réunissait un peuple entier au fond des bois épais. Là, pendant la nuit, des hurlements poussés par des invisibles frappaient