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autour de la Grande-Bretagne et de l’Irlande ont commencé de très bonne heure (1)[1]. Dublin a appartenu à des populations et à des rois de race danoise, et un écrivain on ne peut plus compétent a solidement établi que les chefs des clans écossais étaient, au moyen âge, d’extraction danoise, comme leurs nobles ; que leur résistance à la couronne avait pour appuis les dominateurs danois des Orcades, et que leur chute, au XIIe siècle, fut la conséquence de celle de ces dynastes, leurs parents (2)[2].

Dieffenbach constate, en conséquence, l’existence d’un mélange scandinave et même saxon très prononcé chez les Highlanders. Avant lui, Murray avait reconnu l’accent danois dans le dialecte du Buchanshire, et Pinkerton, analysant les idiomes de l’île entière, avait également signalé, dans une province qui passe d’ordinaire pour essentiellement celtique, le pays de Galles, des traces si évidentes et si nombreuses du saxon, qu’il nomme le gallois a saxonised celtic (3)[3].

Ce sont là les principaux motifs qui me semblent s’opposer à ce que l’on puisse considérer les ouvrages gallois, erses ou bretons comme reproduisant, même d’une manière approximative, soit les idées, soit le goût des populations kymriques de l’occident européen. Pour se former une idée juste à ce sujet, il me paraît plus exact de choisir un terrain d’abstraction. Prenons en bloc les productions romaines et germaniques ; résumons, d’autre part, tout ce que les historiens et les polygraphes nous ont transmis d’aperçus et de détails sur le



(1) Dieffenbach, Celtica II, 2e Abth., p. 310 et pass. — Tacite n’hésitait déjà pas à reconnaître parmi les habitants de la Calédonie la présence d’une race germanique : « Rutilæ Caledoniam habitantium comæ, magni artus germanicum originem adseverant. » (Vita Agric., II) — Je n’en conclus pas que tous les Calédoniens étaient des Germains ; mais rien ne s’oppose à ce qu’en effet il y eût alors des immigrants germains en Écosse.

(2) Ibid.

(3) Dieffenbach, Celtica II, 2e Abth., p. 286. Sur l’extrême appauvrissement du breton et les mutilations qu’il a subies en se rapprochant dans ses formes grammaticales du français moderne, voir La Villemarqué, Barzaz Breiz, t. I, p. LXI.

  1. (1) Dieffenbach, Celtica II, 2e Abth., p. 310 et pass. — Tacite n’hésitait déjà pas à reconnaître parmi les habitants de la Calédonie la présence d’une race germanique : « Rutilæ Caledoniam habitantium comæ, magni artus germanicum originem adseverant. » (Vita Agric., II) — Je n’en conclus pas que tous les Calédoniens étaient des Germains ; mais rien ne s’oppose à ce qu’en effet il y eût alors des immigrants germains en Écosse.
  2. (2) Ibid.
  3. (3) Dieffenbach, Celtica II, 2e Abth., p. 286. Sur l’extrême appauvrissement du breton et les mutilations qu’il a subies en se rapprochant dans ses formes grammaticales du français moderne, voir La Villemarqué, Barzaz Breiz, t. I, p. LXI.