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a-t-on dit, de n’en pas diminuer la force (1)[1]. C’est là l’origine du système connu sous les noms de pélasgique et de cyclopéen (2)[2]. On en trouve en France, comme en Grèce, comme en Italie. À cet ordre de constructions appartiennent des enceintes découvertes dans nos provinces, et les chambres sépulcrales d’un grand nombre de tumulus, qui se distinguent ainsi nettement des ouvrages finniques, dans lesquels les blocs ne sont jamais superposés de manière à former muraille (3)[3].

La puissance extraordinaire de ces débris massifs a résisté, en plus d’un lieu, à l’outrage des siècles. Les Romains s’en sont servis, comme des remparts de Sainte-Suzanne, et en ont



et qu’à Rome un possédé, « aliis linguis locutum, at hibernice loqui, vel noluisse vel non potuisse. » Tout bien pesé cependant, il serait imprudent de rejeter absolument les traditions irlandaises ; elles contiennent çà et là des faits dignes d’être observés.

(1) Keferstein, t. I. — Suivant Abeken, les murs les plus rudement façonnés de l’Italie se trouvent dans l’Apennin. (Ouvr. cité, p. 139.) Les constructions des Aborigènes, dans le Latium et l’Italie centrale, étant faites de tuf très tendre, présentèrent promptement des traces de taille. — Ibid. Dennis, ouvr. cité, t. II, p. 571 et pass. — Les ruines de Saturnia, une des plus anciennes villes de l’Étrurie, près d’Orbitello, renferment un tumulus bien évidemment celtique. Or, Saturnia, avant d’être aux Étrusques, appartenait aux aborigènes qui l’avaient fondée ; c’était une ville umbrique.

(2) Abeken, ouvr. cité, p. 139. Cet auteur nomme pélasgiques les maçonneries non taillées, celles où l’emploi de petites pierres pour boucher les interstices est le plus indispensable. Il rappelle que Pausanias se sert de cette expression en décrivant les murs de Tyrinthe et de Mycènes. Les murs cyclopéens marqueraient ainsi un perfectionnement dans le genre des constructions à blocs polygones.

(3) Keferstein, Ansichten, etc., t. IV, p. 287 Cet écrivain remarque qu’il y a fort peu de constructions celtiques maçonnées en Angleterre et en Scandinavie. Son observation s’accorde pleinement avec ce que dit César, que les Bretons de l’intérieur de l’île (non pas les Belges immigrés) appelaient ville une sorte de camp retranché formé de pieux et de branchages, au milieu des bois. (De Bello Gall., V, 21.) — Les contrées où l’on en trouve le plus, soit à l’état de murailles, soit comme tombeaux recouverts ou ayant été recouverts d’un tumulus de terre, sont les pays que j’ai nommés déjà, la Bohême, la Wetteravie, la Franconie, la Thuringe, le Jura, l’Asie Mineure. Voir aussi, quant à l’existence des tumulus celtiques, Boettiger, Ideen zur Kunstmythologie, c. II, p. 294.

  1. (1) Keferstein, t. I. — Suivant Abeken, les murs les plus rudement façonnés de l’Italie se trouvent dans l’Apennin. (Ouvr. cité, p. 139.) Les constructions des Aborigènes, dans le Latium et l’Italie centrale, étant faites de tuf très tendre, présentèrent promptement des traces de taille. — Ibid. Dennis, ouvr. cité, t. II, p. 571 et pass. — Les ruines de Saturnia, une des plus anciennes villes de l’Étrurie, près d’Orbitello, renferment un tumulus bien évidemment celtique. Or, Saturnia, avant d’être aux Étrusques, appartenait aux aborigènes qui l’avaient fondée ; c’était une ville umbrique.
  2. (2) Abeken, ouvr. cité, p. 139. Cet auteur nomme pélasgiques les maçonneries non taillées, celles où l’emploi de petites pierres pour boucher les interstices est le plus indispensable. Il rappelle que Pausanias se sert de cette expression en décrivant les murs de Tyrinthe et de Mycènes. Les murs cyclopéens marqueraient ainsi un perfectionnement dans le genre des constructions à blocs polygones.
  3. (3) Keferstein, Ansichten, etc., t. IV, p. 287 Cet écrivain remarque qu’il y a fort peu de constructions celtiques maçonnées en Angleterre et en Scandinavie. Son observation s’accorde pleinement avec ce que dit César, que les Bretons de l’intérieur de l’île (non pas les Belges immigrés) appelaient ville une sorte de camp retranché formé de pieux et de branchages, au milieu des bois. (De Bello Gall., V, 21.) — Les contrées où l’on en trouve le plus, soit à l’état de murailles, soit comme tombeaux recouverts ou ayant été recouverts d’un tumulus de terre, sont les pays que j’ai nommés déjà, la Bohême, la Wetteravie, la Franconie, la Thuringe, le Jura, l’Asie Mineure. Voir aussi, quant à l’existence des tumulus celtiques, Boettiger, Ideen zur Kunstmythologie, c. II, p. 294.