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exacte justice et aux nations primitives de race blanche pure et aux multitudes de valeur médiocre qui leur ont succédé.

Les Titans occupèrent donc le nord de la Grèce. Leur premier mouvement heureux vers le sud fut celui auquel présida Deucalion, menant à cette entreprise des troupes d’aborigènes, c’est-à-dire de gens étrangers à son sang (1)[1]. Lui-même d’ailleurs, on l’a vu, était un hybride. Ainsi, nous n’avons plus affaire désormais aux Titans. Ils restent, ils se mêlent, ils s’éteignent dans les contrées septentrionales de l’Hellade, dans la Chaonie, l’Épire, la Macédoine : ils disparaissent, mais non sans transmettre et assurer une valeur toute particulière aux populations parmi lesquelles ils se fondent (2)[2].

Ces populations, non plus que celles de la Thrace et de la Tauride, n’étaient pas, je l’ai indiqué sommairement, de race jaune pure. Déjà les nations celtiques et slaves avaient incontestablement poussé leurs marches jusqu’à l’Euxin, jusqu’aux montagnes de la Grèce, jusqu’à l’Adriatique. Elles étaient même allées beaucoup plus loin. Les grands déplacements de peuples blancs septentrionaux, qui, sous l’effort violent des masses mongoles opérant au nord, avaient déterminé les Arians habitant plus au sud, sur les hauts plateaux asiatiques, à descendre le long des crêtes de l’Hindou-Koh, agissaient, dès longtemps, lorsque les Titans se montrèrent au delà de la Thrace. Les Celtes, que l’on trouve, au dix-septième siècle



(1) Qui d’ailleurs n’étaient point barbares. Elles paraissent avoir eu un degré respectable de culture utilitaire. Ces aborigènes labouraient le sol, prétendaient avoir inventé l’appropriation du bœuf aux travaux agricoles et l’usage du moulin à blé. (Mac Torrens Cullagh, The industrial History of free Nations (London, 1846, in-8o, t. I, p. 7.) — Ce trait, et d’autres encore, qui les identifient aux autochtones d’Italie, servira plus tard à démontrer qu’ils ne pouvaient être que des Celtes ou des Slaves, et, peut-être bien, l’un et l’autre.

(2) De là vont se dégager, avec mille nuances, les Arians Hellènes, peuple nouveau, dans un certain sens, bien que devant son énergie à des éléments anciens atténués. Ce que cette race eut de particulier est bien représenté par sa religion, de même âge que lui. Ce fut le culte de Zeus, dont Heyne, dans une note d’Apollodore, a pu dire avec vérité : « Inde a Jove novus mythorum ordo initium habet vere Hellenicus. » (Bœttiger, t. I, p. 195.)


  1. (1) Qui d’ailleurs n’étaient point barbares. Elles paraissent avoir eu un degré respectable de culture utilitaire. Ces aborigènes labouraient le sol, prétendaient avoir inventé l’appropriation du bœuf aux travaux agricoles et l’usage du moulin à blé. (Mac Torrens Cullagh, The industrial History of free Nations (London, 1846, in-8o, t. I, p. 7.) — Ce trait, et d’autres encore, qui les identifient aux autochtones d’Italie, servira plus tard à démontrer qu’ils ne pouvaient être que des Celtes ou des Slaves, et, peut-être bien, l’un et l’autre.
  2. (2) De là vont se dégager, avec mille nuances, les Arians Hellènes, peuple nouveau, dans un certain sens, bien que devant son énergie à des éléments anciens atténués. Ce que cette race eut de particulier est bien représenté par sa religion, de même âge que lui. Ce fut le culte de Zeus, dont Heyne, dans une note d’Apollodore, a pu dire avec vérité : « Inde a Jove novus mythorum ordo initium habet vere Hellenicus. » (Bœttiger, t. I, p. 195.)