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maisons, si communes encore dans presque toutes nos villes de province, comme en Allemagne, et formées de charpentes apparentes, dont les intervalles sont remplis de pierres ou de terre, sont des produits du système celtique.

Rien n’indique que les habitations aient comporté plusieurs étages. Elles ne semblent pas avoir eu beaucoup de luxe à l’intérieur. Les Celtes recherchaient plus que le beau, le bien-être.

Ils avaient des meubles travaillés en bois avec assez de soin, des ouvrages d’os et d’ivoire, tels que peignes, aiguilles de tête, cuillers, dés à jouer, cornes servant de vases à boire ; puis des harnais de chevaux garnis et ornés de plaques de cuivre ou de bronze doré, et surtout un grand nombre de vases de toutes formes, tasses, amphores, coupes, etc. Les objets en verre n’étaient pas moins communs chez eux. On en trouve de blancs et de coloriés en bleu, en jaune, en orange. On a aussi des colliers de cette matière. On veut que ces ornements aient servi d’insignes au sacerdoce druidique pour distinguer les degrés de la hiérarchie (1)[1].

La fabrication des étoffes avait lieu sur une grande échelle. On a découvert souvent, dans les tombeaux, des restes de drap de laine de différents degrés de finesse, et on sait, par les témoignages historiques, que les Celtes, s’ils étaient fort empressés à se chamarrer de chaînes et de bracelets de métal, ne l’étaient pas moins à se vêtir de ces étoffes bariolées dont les tartans écossais sont un souvenir direct (2)[2].

De très bonne heure, cet amour des jouissances matérielles



remparts. (Comm. de Bello Gall., VII, 23.) En général, les traducteurs rendent mal ce passage. Un historien de la ville d’Orléans me paraît l’entendre mieux. Voici sa version : « Ces poutres sont placées à deux pieds l’une de l’autre à angle droit avec le parement du rempart. Du côté de la ville, elles sont liées à l’aide de terres extraites du fossé ; à l’extérieur, de grandes pierres remplissent l’intervalle qui les sépare. Sur cette première assise on en établit une seconde, alternant en échiquier avec les pierres, et ainsi de suite. » (L. de Buzonnière, Histoire architecturale de la ville d’Orléans, 1849, In-8°, t. I, p. 2).

(1) Keferstein, ouvr. cité, t. I, p. 321 et pass.

(2) Tacite les décrit très bien, d’un seul mot : il nomme le sagum celtique, versicolor. (Histor., II, 20.)

  1. (1) Keferstein, ouvr. cité, t. I, p. 321 et pass.
  2. (2) Tacite les décrit très bien, d’un seul mot : il nomme le sagum celtique, versicolor. (Histor., II, 20.)