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détroit de Gibraltar, et de l’Irlande à la Russie (1)[1], différaient notablement entre elles, suivant qu’elles s’étaient plus ou moins alliées ici aux Slaves, là aux Thraces et aux Illyriens, partout aux Finnois. Bien qu’issues originairement d’une même souche, elles n’avaient souvent conservé qu’une simple et lointaine parenté dont l’identité de langue, altérée d’ailleurs par des modifications infinies de dialectes, était l’insigne. Du reste, elles se traitaient à l’occasion en rivales et en ennemies, ainsi que plus tard on vit les Franks austrasiens guerroyer, en toute tranquillité de conscience, contre les Francs neustriens. Elles formaient donc des réunions politiques pleinement étrangères les unes aux autres (2)[2].

Qu’elles aient appartenu à la race blanche dans la partie originelle de leur essence, il n’y a pas à en douter. Chez elles, les guerriers avaient une carrure solide, des membres vigoureux et une taille gigantesque (3)[3], les yeux bleus ou gris, les



fort répandue que les Celtes ont habité la Scandinavie méridionale, et, à défaut de renseignements historiques, on se fonde sur la ressemblance des armes, des instruments et des bijoux en bronze et en or, trouvés dans nos tumulus, avec ceux qui ont été découverts en Angleterre et en France. Cette opinion a des partisans en Norwège, et les historiens de ce pays l’ont tenue pour démontrée. » — Lettre à M. Mérimée, Moniteur du 14 avril 1853. Voir aussi Munch, ouvr. cité, p. 8.

(1) En établissant les différents flux et reflux de la famille slave, Schaffarik donne d’excellentes indications sur l’étendue des établissements celtiques, principaux compétiteurs des Wendes. Un des points qui ressortent le mieux de cet examen, c’est que, sur plus d’une frontière, il est fort difficile de distinguer les deux groupes (Schaffarik, ouvr. cité, t. I, p. 56, 66, 89, 104, 207, 379.)

(2) La monnaie d’or que frappaient les États celtiques n’avait cours que sur le territoire spécial de chaque nation, parce que le titre en était toujours particulier. Bien que cette observation ne puisse s’appliquer qu’au IVe siècle avant Jésus-Christ, comme cette époque est un temps d’indépendance bien complète pour les peuples celtiques, je conclus qu’il y a a là une preuve à ajouter à toutes celles qui, par ailleurs, témoignent de l’isonomie respective des différents peuples kymriques. — Mommsen, Die nordetruskischen Alphabete, dans les Mittheilungen der antiquarischen Gesellschaft in Zurich, VII B., 8 Heft, 1853, p. 265.

(3) Wachter, ouvr. cité, p. 64.

  1. (1) En établissant les différents flux et reflux de la famille slave, Schaffarik donne d’excellentes indications sur l’étendue des établissements celtiques, principaux compétiteurs des Wendes. Un des points qui ressortent le mieux de cet examen, c’est que, sur plus d’une frontière, il est fort difficile de distinguer les deux groupes (Schaffarik, ouvr. cité, t. I, p. 56, 66, 89, 104, 207, 379.)
  2. (2) La monnaie d’or que frappaient les États celtiques n’avait cours que sur le territoire spécial de chaque nation, parce que le titre en était toujours particulier. Bien que cette observation ne puisse s’appliquer qu’au IVe siècle avant Jésus-Christ, comme cette époque est un temps d’indépendance bien complète pour les peuples celtiques, je conclus qu’il y a a là une preuve à ajouter à toutes celles qui, par ailleurs, témoignent de l’isonomie respective des différents peuples kymriques. — Mommsen, Die nordetruskischen Alphabete, dans les Mittheilungen der antiquarischen Gesellschaft in Zurich, VII B., 8 Heft, 1853, p. 265.
  3. (3) Wachter, ouvr. cité, p. 64.