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la Gaule, et lui font connaître les Kymris. Ils s’établissent dans la vallée du Pô, et y répandent la gloire des Umbri, des Ambrones (1)[1]. En Écosse, on connaît encore le clan de Cameron ; en Angleterre, l’Humber et la Cambrie ; en France, les villes de Quimper, de Quimperlé, de Cambrai, comme, dans les plaines du pays de Posen, le souvenir des Ombrons est resté attaché, jusqu’à nos jours, à un territoire nommé Obrz (2)[2].

On a pensé que ce nom de Gumiri, de Kymri, de Cimbre, pouvait indiquer une branche de la famille celtique, différente de celle des Galls, de même que dans les Celtes on ne savait pas reconnaître ces derniers. Mais il suffit de considérer combien les deux dénominations de Gall et de Kymri s’appliquent souvent aux mêmes tribus, aux mêmes peuplades, pour abandonner cette distinction. D’ailleurs, les deux mots ont le même sens ou à peu près : si Gall veut dire fort, Kymri signifie vaillant (3)[3].

En réalité, il n’existe aucun motif de scinder les masses celtiques en deux fractions radicalement distinctes, mais on n’aurait pas moins tort de croire que toutes les branches de la famille aient été absolument semblables. Ces multitudes, accumulées des rives de la Baltique et de la mer du Nord (4)[4] au



un titre celtique, s’il n’avait pas été Celte lui-même. On retrouve encore à côté de ce même Boïorix un Lucius ou mieux Luk, et ce nom, très connu des Latins, leur avait été transmis par les Umbres Celtes de la péninsule italique ; il était donc gallique comme ses possesseurs.

(1) C’est une règle celtique que le k et le g , deux lettres qui paraissent avoir été tout à fait confondues dans la prononciation, s’effacent souvent devant une voyelle. — Aufrecht et Kirchhoff, Die umbrischen Sprachdenkmæler, Lautlehre, p. 15 et pass. Il y en a beaucoup d’exemples : gwiper, vipère ; win et gwin, vin ; gwir et fire, vrai ; gwell, devenu l’anglais well ; alon et galon, étranger etc.

(2) Schaffarik, ouvr. cité, t. I, p. 51.

(3) M. Amédée Thierry, Hist. des Gaulois, t. I, Introduction. — Le nom est resté dans le danois Kiemper, avec la signification de combattant. — Salverte, Essai sur l’origine des noms d’hommes, de peuples et de lieux, 1821, in-8o, Paris, t. II, p. 108.

(4) Je n’affirme nullement que l’inondation celtique se soit arrêtée au Danemark. — « Dans le Nord (dit Wormsaae), c’est une opinion

  1. (1) C’est une règle celtique que le k et le g , deux lettres qui paraissent avoir été tout à fait confondues dans la prononciation, s’effacent souvent devant une voyelle. — Aufrecht et Kirchhoff, Die umbrischen Sprachdenkmæler, Lautlehre, p. 15 et pass. Il y en a beaucoup d’exemples : gwiper, vipère ; win et gwin, vin ; gwir et fire, vrai ; gwell, devenu l’anglais well ; alon et galon, étranger etc.
  2. (2) Schaffarik, ouvr. cité, t. I, p. 51.
  3. (3) M. Amédée Thierry, Hist. des Gaulois, t. I, Introduction. — Le nom est resté dans le danois Kiemper, avec la signification de combattant. — Salverte, Essai sur l’origine des noms d’hommes, de peuples et de lieux, 1821, in-8o, Paris, t. II, p. 108.
  4. (4) Je n’affirme nullement que l’inondation celtique se soit arrêtée au Danemark. — « Dans le Nord (dit Wormsaae), c’est une opinion fort répandue que les Celtes ont habité la Scandinavie méridionale, et, à défaut de renseignements historiques, on se fonde sur la ressemblance des armes, des instruments et des bijoux en bronze et en or, trouvés dans nos tumulus, avec ceux qui ont été découverts en Angleterre et en France. Cette opinion a des partisans en Norwège, et les historiens de ce pays l’ont tenue pour démontrée. » — Lettre à M. Mérimée, Moniteur du 14 avril 1853. Voir aussi Munch, ouvr. cité, p. 8.