Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai porté un jugement analogue sur les Ibères, différents cependant des Étrusques par le nombre et la quotité des mélanges. De leur côté, les Illyriens et les Thraces, chacun avec des mœurs spéciales, m’ont présenté de fortes apparences d’alliages finnois. C’est une nouvelle démonstration, mais cette fois a posteriori, et ce ne sera pas la dernière ni la plus frappante, que le fond primitif des populations de l’Europe méridionale est jaune. Il est bien clair que cet élément ethnique ne se trouvait pas à l’état pur chez les Ibères, ni même chez les Étrusques de première formation. Le degré de perfectionnement social auquel ces nations étaient parvenues, bien qu’assez humble, indique la présence d’un germe civilisateur qui n’appartient pas à l’élément finnois, et que cet élément a seulement la puissance de servir dans une certaine mesure.

Considérons donc les Ibères, puis, après eux, les Rasènes, les Illyriens et les Thraces, toutes nations de moins en moins mongolisées, comme ayant constitué les avant-gardes de la race blanche en marche vers l’Europe. Elles ont éprouvé avec les Finnois les contacts les plus directs ; elles ont acquis au plus haut degré l’empreinte spéciale qui devait distinguer l’ensemble des populations de notre continent de celles des régions méridionales du monde.

La première et la seconde émigration, Ibères et Rasènes, contraintes de se diriger vers l’extrême occident, attendu que le sud asiatique était déjà occupé par des déplacements arians, percèrent à travers des couches épaisses de nations finniques déjà éparpillées devant leurs pas. Par suite d’alliages inévitables, elles devinrent rapidement métisses, et l’élément jaune domina chez elles.

Les Illyriens, puis les Thraces, gravitèrent, à leur tour, sur des chemins plus rapprochés de la mer Noire. Ils eurent ainsi des contacts moins forcés, moins multipliés, moins dégradants avec les hordes jaunes. De là, une apparence physique et une



Stædte und Begræbnisse Etruriens, t. I, p. IX et pass.) Niebuhr fait venir les Étrusques indigènes des montagnes Rhétiennes. (Rœmische Geschichte, in-8o, Berlin, 1811, t. I, p. 74 et pass.)