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montra peu vigoureuse ; car, après avoir occupé une étendue de pays à coup sûr considérable, ces peuples, chassés de l’Italie, chassés des îles et dépossédés d’une bonne partie de l’Espagne par les Celtes, le furent, plus tard encore et sans grand’peine, par les Phéniciens et les Carthaginois (1)[1].

Enfin, et voici le point capital : ils se livraient avec succès au travail des mines (2)[2].

Ce labeur difficile, cette science compliquée qui consiste à extraire les métaux du sein de la terre et à leur faire subir des manipulations assez nombreuses, est incontestablement une des manifestations, un des emplois les plus raffinés de la pensée humaine. Aucun peuple noir ne l’a connue. Parmi les blancs, ceux qui l’ont pratiquée davantage, habitant en Asie, au-dessus des Arians, vers le nord, ont reçu dans leurs veines, par cette raison même, le mélange le plus considérable du sang des jaunes. À cette définition on reconnaît, je pense, les Slaves. J’ajouterai que le sol de l’Espagne portait, dans son Mons Vindius, le nom que, suivant Schaffarik, les nations étrangères, surtout les Celtes, ont toujours donné de préférence à ces mêmes Slaves, et je ne sais même si, invoquant la facilité que les langues wendes partagent avec les dialectes celtiques et italiotes pour retourner les syllabes, on ne serait pas en droit de reconnaître leur appellation nationale par excellence, le mot srb dans le mot ibr (3)[3]. Cette étymologie tend la main à la



(1) Au temps de Strabon, on vantait beaucoup le développement intellectuel des habitants de la Bétique. On disait, entre autres choses, que les Turdétains avaient des poèmes et des lois dont la rédaction remontait à 6,000 ans. Il serait erroné d’attribuer à des Ibères cette littérature remarquable. Existant sur un point très anciennement sémitisé, elle n’offrait, sans aucun doute, que des originaux ou tout au plus des copies d’ouvrages chananéens ou puniques. — Strabon, III, 1. — D’après le géographe d’Apamée, les Ibères étaient, en guerre, plus rusés et plus adroits que braves et forts. — W. v. Humboldt, ouvr. cité, p. 153.

(2) L’Espagne, dans la haute antiquité, produisait en quelques années 400 pouds d’or, c’est-à-dire autant que le Brésil et l’Oural réunis le font actuellement aux époques les plus prospères. — A. v. Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 540.

(3) La voyelle ouverte disparaît complètement dans le nom de fleuve, Ebre.

  1. (1) Au temps de Strabon, on vantait beaucoup le développement intellectuel des habitants de la Bétique. On disait, entre autres choses, que les Turdétains avaient des poèmes et des lois dont la rédaction remontait à 6,000 ans. Il serait erroné d’attribuer à des Ibères cette littérature remarquable. Existant sur un point très anciennement sémitisé, elle n’offrait, sans aucun doute, que des originaux ou tout au plus des copies d’ouvrages chananéens ou puniques. — Strabon, III, 1. — D’après le géographe d’Apamée, les Ibères étaient, en guerre, plus rusés et plus adroits que braves et forts. — W. v. Humboldt, ouvr. cité, p. 153.
  2. (2) L’Espagne, dans la haute antiquité, produisait en quelques années 400 pouds d’or, c’est-à-dire autant que le Brésil et l’Oural réunis le font actuellement aux époques les plus prospères. — A. v. Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 540.
  3. (3) La voyelle ouverte disparaît complètement dans le nom de fleuve, Ebre.