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dans quelque entrelacs de branches. Là reviennent les jeunes ; là se retirent les vieillards (1)[1]. »

Aujourd’hui ce mot de Finnois a perdu, dans l’usage ordinaire, sa véritable acception, et les peuples auxquels on le donne sont, pour la plupart du moins, des métis germaniques ou slaves, de degrés très différents.

Avec nar ou nan, il y a évidemment mutilation. Ce mot, pour le sanscrit et le zend, signifie également homme (2)[2]. On a encore dans l’Inde la nation des Naïrs, comme on a eu dans la Gaule, à l’embouchure de la Loire, les Nannètes. Ailleurs le même nom se présente fréquemment (3)[3]. Quant au mot perdu, il est retrouvé à l’aide de deux noms mythologiques, dont l’un est appliqué par le Ramayana aux aborigènes du Dekkhan, considérés comme des démons, les Naïrriti, autrement dit les hommes horribles, redoutables (4)[4] ; dont l’autre est le nom d’une divinité celtique, adoptée par les Suèves Germains, riverains de la Baltique. C’est Nerthus ou Hertha ; son culte était des plus sauvages et des plus cruels, et tout ce qu’on en sait tend à le rattacher aux notions dégénérées que le sacerdoce druidique avait empruntées des sorciers jaunes.



(1) De mor. Germ., XLVI.

(2) En zend, c’est, au nominatif, nairya.

(3) J’ai sous les yeux quatre médailles gréco-bactriennes ou gréco-indiennes, deux de cuivre, deux d’argent. La première porte sur une face une figure debout, tournée de profil, vêtue d’une robe longue ; légende à droite, ΝΟΝΟ, à gauche, effacée. Au revers, figure de face, le bras droit étendu, le bras gauche relevé vers la tête, tunique courte ; légende à gauche, illisible. La seconde : face, figure nimbée sur un éléphant, légende à droite, ΝAΝΟ ; à gauche, illisible. Revers, divinité à plusieurs bras nimbée, debout, de profil, traitée dans le style grec ; monogramme saytique, légende à gauche : illisible. La troisième, médaille d’argent : face, tête royale de profil, tournée à droite, légende à droite : AΠAΠ (?) ; à gauche : ΟΕΡΚΙΚΟΡAΣ ; au revers, deux figures très effacées, se faisant face; monogramme saytique ; au milieu : légende à droite ΝAΝ ; à gauche : ΟΚΤΟ. La quatrième : face, tête royale de face, le bras droit levé ; légende à droite : AΠAΠΟY (?) ; à gauche : ΟΕΡΚΙΚΟΡ (?). — Cabinet de S. E. M. le gén. baron de Prokesch-Osten.

(4) On lit aussi Naïriti ; Gorresio, Ramayana, t. VI, introduct., p. 7, et notes, p. 402.


  1. (1) De mor. Germ., XLVI.
  2. (2) En zend, c’est, au nominatif, nairya.
  3. (3) J’ai sous les yeux quatre médailles gréco-bactriennes ou gréco-indiennes, deux de cuivre, deux d’argent. La première porte sur une face une figure debout, tournée de profil, vêtue d’une robe longue ; légende à droite, ΝΟΝΟ, à gauche, effacée. Au revers, figure de face, le bras droit étendu, le bras gauche relevé vers la tête, tunique courte ; légende à gauche, illisible. La seconde : face, figure nimbée sur un éléphant, légende à droite, ΝAΝΟ ; à gauche, illisible. Revers, divinité à plusieurs bras nimbée, debout, de profil, traitée dans le style grec ; monogramme saytique, légende à gauche : illisible. La troisième, médaille d’argent : face, tête royale de profil, tournée à droite, légende à droite : AΠAΠ (?) ; à gauche : ΟΕΡΚΙΚΟΡAΣ ; au revers, deux figures très effacées, se faisant face; monogramme saytique ; au milieu : légende à droite ΝAΝ ; à gauche : ΟΚΤΟ. La quatrième : face, tête royale de face, le bras droit levé ; légende à droite : AΠAΠΟY (?) ; à gauche : ΟΕΡΚΙΚΟΡ (?). — Cabinet de S. E. M. le gén. baron de Prokesch-Osten.
  4. (4) On lit aussi Naïriti ; Gorresio, Ramayana, t. VI, introduct., p. 7, et notes, p. 402.