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qu’elle était, à recommencer la vie de son enfance, qui, après tout et de loin, lui paraissait pleine de charme ; et, ayant donné une grande fête qui devait être ses adieux à la vie élégante, elle gagna une fluxion de poitrine et en mourut.

Retournons vers la grande route, où nos amis sont à délibérer sur le parti qu’ils ont à prendre. Ils s’imaginent qu’on va poursuivre dona Paula et peut-être les impliquer dans cette affaire. Ils se trompent bien ; don Geronimo, réveillé avec toute sa maison par les cris de fureur du comte Foscari, s’occupe paisiblement à transférer le patricien dans la prison du village, pour scandale nocturne, trop heureux qu’il est de ne pas payer plus chèrement sa folie. Cependant les comédiens sont loin de croire à cette indifférence. Effrayés qu’ils sont, et comptant sur les dix mille livres apportées par Tartaglia, ils abandonnent la charrette, le cheval et les costumes de bure à leur malheureux sort ; Barbara, Colombine et l’Amour se mettent dans la voiture. Scaramouche les suit, Tartaglia fait de même ; Pantalon, Arlequin et Polichinelle se hissent sur l’impériale comme les masques un jour de mardi gras, et fouette cocher ! les voilà tous partis, au triple galop, sur la route de Naples, où nous les retrouverons.