se rengorgeant ; car une grande partie en est déjà prise par la plus haute société.
Rosetta se mit à courir dans sa chambre, en appelant :
— Zanna ! Theresa ! Lotta ! qu’on vienne m’habiller. Vite, vite, vite ! Préparez la gondole. L’abbé, courez me retenir ma loge. Zanna, donnez-moi mon masque. Dépêchez-vous, grands dieux ! dépêchez-vous. Partez donc, l’abbé ! Vous n’êtes pas encore parti ? Il n’y aura plus de places ! Mon éventail, mes gants, mon bouquet. Bon, l’abbé est parti. Gondolier, chez la signora Cattarina Cornaro !
Et la gondole partit et arriva ; Rosetta s’élança avec vivacité vers le sofa où était couchée son indolente amie.
— Je viens te chercher pour que nous nous promenions, lui dit-elle ; puis j’ai chargé l’abbé de nous retenir une loge au théâtre de Saint-Ange, pour voir une pièce qu’il m’assure être fort belle.
— En effet, répondit Cattarina, qui savait toujours tous les bruits de la ville, on parle beaucoup de cette représentation. Il paraît même que le Scaramouche est assez bien tourné.
— Vraiment ?
— On le dit.
— Il faut voir cela.
— J’y consens.
— Nous partons ?