Doukhoboretz dépasse de bien loin, dans ses habitudes, les façons d’agir et de se régler des Mormons d’Amérique.
— Vous ne rencontrerez jamais un plus aimable homme que celui-là, dit Assanoff à son ami, en lui montrant l’adversaire du sens commun ; un plus brave homme, plus gai, plus obligeant n’existe pas ! J’ai été en cantonnement près de chez lui, dans le voisinage des montagnes ; et combien je m’y suis amusé et à quel point il m’a été utile, c’est ce qu’il est impossible de vous raconter, vous ne me croiriez pas ! Hé, Grégoire Ivanitch ! vieux drôle ! infernal coquin ! viens que je t’embrasse ! Pars-tu demain avec nous ?
— Oui, monsieur le lieutenant, je l’espère ; je ne crois pas avoir de raison pour ne pas partir demain avec vous. Mais aller jusqu’à Bakou, non ! n’y comptez pas ! je m’arrêterai à Shamakha.
— Vilain trou, n’est-ce pas ? répliqua Assanoff, tandis que, ainsi que tous les convives, il se mettait à table et dépliait sa serviette.
— Vous ne savez ce dont vous parlez, répliqua le sectaire en enfournant dans sa bouche une énorme cuillerée de soupe, car madame Marron (aîné) servait les convives à leur rang, et une petite servante abaze venait de remettre une assiette pleine à Grégoire Ivanitch.
Léocadie, qui connaissait le Caucase dans tous ses détails, crut devoir intervenir dans la conversation.