nayb, un beau garçon, ne paraissait jamais. Non seulement il abandonnait sa solde entière à ses supérieurs, mais il leur faisait encore de jolis cadeaux, de sorte qu’il lui était permis d’être pishkedmèt, valet de chambre dans une grande maison, ce qui valait mieux que sa lieutenance. Le vékyl, mon ami, partait chaque matin, et je le vois encore dans ses grands pantalons qui avaient été blancs autrefois, sa veste en toile rouge percée aux coudes, son baudrier d’une couleur incertaine, son bonnet défoncé et son grand bâton à la main. Il s’en allait exercer sa profession de cardeur de laine et souvent ne rentrait pas de huit jours. Nous autres, qui ne savions où coucher, nous revenions d’ordinaire au poste entre minuit et deux heures du matin ; mais, généralement, à huit ou neuf heures, nous étions tous partis, sauf un ou deux qui, pour une raison quelconque, consentaient à garder la maison. Il est bien connu que des soldats, dans un poste, ne servent absolument qu’à présenter les armes aux grands personnages qui passent. C’est aussi ce que nous faisions très-régulièrement. Du plus loin qu’un seigneur à cheval, entouré de domestiques, se montrait dans une des avenues aboutissant à notre corps-de-garde, tous les boutiquiers nous avertissaient à grands cris. Notre détachement, composé d’une vingtaine d’hommes, n’avait jamais plus de quatre ou cinq représentants qui, naturellement s’occupaient à causer ou à dormir ; souvent même, il n’y avait personne. Alors, de toutes les boutiques
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