inébranlable, l’écrivain de l’arsenal s’exécuta, lui remit un toman pour lui et deux tomans pour son chef, et on se sépara avec les assurances réciproques de la plus parfaite affection.
— Que le salut soit sur vous ! dit Gambèr-Aly au chef des ferrashs.
— C’est bon ! Qu’as-tu obtenu ?
— Excellence, j’ai trouvé ce misérable sur la route, il s’enfuyait ; je l’ai pris au collet, je lui ai reproché son crime, et, malgré des passants qui voulaient s’interposer entre nous, j’ai retourné ses poches et je vous apporte le toman que j’ai trouvé dedans, il n’y avait rien de plus !
— Tu mens !
— Sur votre tête ! sur ma tête ! sur mes yeux ! sur ceux de ma mère, de mon père et de mon grand-père ! Par le livre de Dieu, par le Prophète et tous ses prédécesseurs (que le salut soit sur eux et la bénédiction) ! je ne vous dis que la vérité pure !
Le Ferrash-Bachi partit comme une flèche et, bouillant d’indignation, il courut à la maison de l’écrivain, frappa, on ne répondit rien. Il demanda des nouvelles à un cordier qui demeurait à peu de distance. Le cordier lui assura que Mirza-Gaffar était parti depuis deux jours et soutint son dire par un flot de serments. Ce qui était incontestable, c’est que le Ferrash-Bachi était attrapé. Il revint au palais fort triste. Évidemment, Gambèr-Aly n’avait aucun tort.