l’envoyait. Il n’eut aucune peine à découvrir la maison de Mirza-Gaffar, et, s’étant approché, il frappa rudement à la porte. Il avait mis son bonnet de travers et s’était armé de son air le plus délibéré.
Au bout d’une minute, on vint lui ouvrir ; il se trouva en présence d’un petit vieillard qui portait, sur un nez crochu, une immense paire de lunettes.
— Le salut soit sur vous ! dit brusquement Gambèr-Aly.
— Et sur vous le salut, mon aimable enfant ! repartit le vieillard d’une voix mielleuse.
— Est-ce au très-élevé Mirza-Gaffar que je parle ?
— À votre esclave.
— Je viens de la part du Ferrash-Bachi, et j’ai là un billet de huit tomans que Votre Excellence va me payer sur l’heure.
— Assurément. Mais ne me laisserez-vous pas me charmer à l’aspect de votre beauté ? Les anges du ciel ne sont rien en comparaison de vous. Honorez ma maison en y acceptant une tasse de thé. Il fait chaud, et vous avez pris trop de peine en daignant transporter Votre noblesse jusqu’ici.
— Que votre bonté ne diminue pas, répondit Gambèr-Aly, devenant plus rogue en voyant la grande politesse du petit vieillard. Cependant il consentit à entrer et s’assit dans la salle.
En un tour de main, Mirza-Gaffar apporta un réchaud, y mit du feu, posa une bouilloire de cuivre au-dessus