gréable en soi-même de recevoir des coups, il peut être compromettant d’en porter les traces sur le nez ou tout autre endroit du visage : car comment espérer que des gens grossiers tiendront compte des considérations les plus nécessaires ? Le digne serviteur, se levant donc de son mieux et s’assurant sur ses jambes, tout en se garantissant la tête avec les mains, fit un mouvement pour se retirer, mais sa pantomime fut mal interprétée.
Quelques-uns des combattants s’imaginèrent qu’il avait l’idée d’aller quérir la garde. Ils se réunirent donc contre lui dans un commun effort, mais ils n’étaient pas tous à ses côtés, et Gambèr-Aly se trouva faire matelas entre le pauvre pishkedmèt et ses assaillants, parmi lesquels se distinguaient deux des muletiers, plus ivres et, partant, plus furieux que les autres. Le malheureux fils du peintre était dans le délire de la peur ; il poussait des cris aigus et appelait sa mère à son aide. Assurément, la vaillante Bibi-Djânèm ne se serait pas laissé adjurer en vain par l’enfant chéri de ses entrailles ; hélas ! elle était loin et n’entendait pas. Cependant Gambèr-Aly avait entouré le pishkedmèt de ses bras, le serrait avec force, et plus il recevait de coups adressés au pauvre homme, plus il le suppliait de le sauver, par tout ce qu’il y avait de plus sacré au monde, et c’était lui-même qui, sans s’en douter, servait de bouclier rudement frappé à celui qu’il implorait. Il est probable que la lutte